Cours sur la professionnalisation, l’ergonomie et la démarche réflexive
Pour Le Boterf (2007), la professionnalisation est au carrefour du sujet (son histoire et sa socialisation), des situations professionnelles qu’il a rencontrées et des situations et parcours de formation qu’il a suivis. Selon lui, l’itinéraire de professionnalisation d’un individu (relevant d’une logique de « navigation professionnelle ») correspond à la rencontre de situations variées (au delà des seules formation « en face à face ») qui constituent autant d’espaces dans lesquels le sujet déploie une activité propice à son développement : l’autoformation accompagnée, les situations de travail simulées, les situations de travail accompagnées, les retours d’expérience, les situations en partage de pratiques, les voyages d’études, la rédaction de mémoires, les rencontres professionnelles.
PRESENTATION DU COURS
OBJECTIFS DU COURS : étudier les concepts du développement professionnel, en connaître les contours et perspectives ainsi que les outils d’analyse des situations professionnelles.
ANIMATION DU COURS
exposés magistraux
exposés de grands témoins
étude de texte, étude de cas
travaux de groupe
ÉVALUATION
La validation s’effectuera de deux manières :
une note d’après prestation orale : un exposé sur un sujet personnellement choisi en lien avec la thématique du cours ( à voir selon le nombre d’inscrit)
une note d’après prestation écrite : un dossier de réflexion sur ce que l’étudiant retient, comprend et ce qu’il peut en faire dans une perspective d’étude et professionnelle avec contextualisation des données théoriques enseignées, c’est un travail de réflexivité et métacognition.
La professionnalisation : « fabrication » d’un professionnel par la formation et, dans le même temps, recherche d’une efficacité et d’une légitimité plus grande des pratiques de formation. (...) Les savoirs professionnels ont tendance à être abstraits, organisés et validés selon un critère d’efficacité et de légitimité (...) C’est également faire en sorte qu’elle s’enseigne à l’université, cela suppose que les individus partageant la même activité explicitent et formalisent des savoirs qui seront enseignés dans des cursus universitaires. Dans ce sens, la professionnalisation d’une activité passe par « l’universitarisation de sa formation professionnelle ».
DIAPORAMA DE COURS
Selon Richard Wittorski, le thème de la professionnalisation rencontre aujourd’hui un vif succès non seulement dans le champ de la formation mais aussi dans celui du travail. Les raisons régulièrement avancées insistent notamment sur la nécessité de finaliser davantage les apprentissages par rapport aux situations de travail, d’articuler plus étroitement travail et formation, de développer des expertises multiples,… dans des contextes d’activité qui changent de façon quasi-permanente. Notre projet consiste ici à présenter, en les ordonnant, les principaux débats et les principales orientations disponibles sur cette question (sans faire le choix de l’exhaustivité des thèses développées dans chacune des orientations).
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Le mot professionnalisation est apparu successivement dans des espaces et à des époques différentes (groupes sociaux dès la fin du 19ème siècle, entreprises et milieu de la formation depuis quelques décennies, singulièrement en France) pour signifier des intentions variées : entre volonté d’un groupe d’individus partageant la même activité de s’organiser sur un marché libre, intention des organisations/institutions de « faire bouger » les salariés de manière à accompagner une flexibilité grandissante du travail et souhait de contribuer au développement des compétences des individus par la formation tout en augmentant l’efficacité de l’acte de formation.
Selon Bourdoncle (1993), il existe alors deux voies différentes de constitution des professions assorties d’enjeux distincts : - en France, une lutte politique pour contrôler les places dans une hiérarchie étatique élitiste (notamment le modèle des corps d’état : un corps hiérarchisé, légitimé par l’Etat) ou la constitution de communautés de pairs construisant leurs propres règles (modèle des confréries), - dans les pays anglo-saxons, une lutte pour le pouvoir (économique) dans les groupes professionnels afin de réguler le marché (le modèle des professions libérales comme moyen d’acquérir un revenu).
Richard WITTORSKI (2005) distingue 3 objets cibles :
- La professionnalisation des activités, voire des métiers : faire reconnaître une activité comme profession.
- La professionnalisation des acteurs : par la transmission des savoirs et des compétences, permettre aux individus de se construire une identité de professionnel.
- La professionnalisation de l’organisation : lorsque la structure et le fonctionnement de l’organisation favorisent les apprentissages collectifs.
TEXTES D'ETUDE
A propos de la professionnalisation, texte de R. Wittorski
De la professionnalisation, texte d'Astier
Théories de l'activité entre travail et formation, texte de P. Remoussard
Indicateurs du développement professionnel, texte de Gwénaël Lefeuvre, Audrey Garcia et Ludmila Namolovan
Action et connaissance en clinique de l'activité, texte de Clot
Genre et style en analyse du travail, texte de Clot
Quelques réflexions sur l'activité enseignante, texte de Pastré
Note de synthèse sur la didactique professionnelle, texte de Pastré, Vergnaud et Mayen
Notions de Pierre Rabardel en revue