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Cours universitaires et travaux de recherche sur les questions d'apprentissage des jeunes et des adultes, science du développement humain, sciences du travail, altérités et inclusion, ressources documentaires, coaching et livres, créativités et voyages. Philippe Clauzard : MCF retraité (Université de La Réunion), auteur, analyste du travail et didacticien - Tous les contenus de ce blog sont sous licence Creative Commons.  

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« Il vient du métier », « il a du métier », « mon métier », « le métier de l’entreprise »… autant d’expressions, parmi d’autres, qui nous confortent dans l’idée que nous savons intuitivement ce qu’est un métier. Cette familiarité semble nous exempter de tout effort de définition mais masque, en réalité, une profonde méconnaissance. Ce constat paradoxal, dans un contexte de retour au métier, souligne l’intérêt de se pencher sur cette notion.

(...)

Le métier se dévoile au quotidien dans de nombreuses expressions que nous ne questionnons plus tant elles nous paraissent aller de soi : « il a du métier » ou « il connaît son métier » expriment la reconnaissance d’une forme de légitimité assise sur la détention de savoir-faire spécifiques, d’une technicité issue de l’expérience.

En arrière-plan, se dessine un ordre de grandeur (Boltanski, Thévenot, 1991) où le « grand » est celui qui « vient du métier » et le « petit » celui qui « ne vient pas du métier ». Cet ordre de grandeur transcende en partie la position (manager et collaborateurs) et le statut (patron et salariés) dans l’organisation comme l’indique l’expression « nous faisons tous le même métier ». La hiérarchie entre les individus s’établit sur la base de la maîtrise du geste, se fonde sur l’excellence technique : c’est ainsi que l’homme de métier se réalise par le « chef d’œuvre » ou se confronte à ses pairs par le concours (le Meilleur Ouvrier de France par exemple).

Mais cantonner le métier au geste ou à la technique serait oublier sa dimension fondamentalement culturelle : « être du métier » renvoie au partage de valeurs communes, à l’appartenance à une communauté de métier où on « parle le langage du métier ». « Apprendre son métier » suppose ainsi la transmission du geste, le plus souvent par les pairs à partir de la pratique professionnelle, mais également un processus d’acculturation qui forge l’identité. Enfin, cette communauté peut se coaliser pour former un groupe structuré en capacité de défendre ses intérêts matériels pour « parler au nom du métier ».

(...)

Le métier est tout cela à la fois : un rapport à la société où il prend la forme d’un groupe organisé et représenté, un rapport à l’organisation où il est une unité de réflexion pour le stratège et un rapport à soi où il fonctionne comme un référent identitaire. Donner vie ou plutôt raviver le métier suppose de se pencher sur ces trois dimensions : faire exister le métier sur le plan social en réactivant le référent métier notamment pour construire les filières de formation et bâtir les référentiels de compétences ; comprendre quels sont les métiers de l’organisation pour anticiper les transformations ; et ne pas oublier que le métier est une communauté et que tant que les individus n’y croient pas il reste une coquille vide.

Nous avons tous besoin du métier pour faire face au nouveau paradigme de la carrière qui se dessine où ni l’organisation ni l’emploi ne constitueront des cadres stables. Le métier est un formidable antidote à la perte de sens au travail et une toile de fond qui permettra de donner de la cohérence à des parcours professionnels de plus en plus éclatés. Comme me le disait un ami compagnon du devoir, « si je perds tout, il me restera toujours mon métier ».

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Lorsque les philosophes se penchent sur la question de savoir ce qui distingue l’homme de l’animal, certains soulignent le rôle cardinal de la main et de son pouce opposable, d’autres comme Aristote présentent le rire comme le symbole distinctif du genre humain.

Dans son Discours sur l’origine de l’inégalité, Jean‑Jacques Rousseau préfère quant à lui insister sur le libre arbitre et donc sur la capacité de l’homme à s’écarter de la règle qui lui est prescrite. Dès lors, « la nature commande à tout animal et la bête obéit. L’homme éprouve la même impression, mais il se reconnaît libre d’acquiescer, ou de résister ».

Plus près de nous, les théoriciens allemands Karl Marx et Friedrich Engels ont fait du travail l’élément le plus distinctif du genre humain. Voici ce qu’ils écrivent dans l’Idéologie allemande :

« On peut distinguer les hommes des animaux par la conscience, par la religion et par tout ce que l’on voudra. Eux-mêmes commencent à se distinguer des animaux dès qu’ils commencent à produire leurs moyens d’existence, pas en avant qui est la conséquence même de leur organisation corporelle. En produisant leurs moyens d’existence, les hommes produisent indirectement leur vie matérielle elle-même. »

C’est donc par son travail, en produisant ses propres moyens d’existence que l’homme se transforme lui-même et s’arrache aux conditions naturelles. Par conséquent, le travail serait le meilleur moyen pour l’homme de rompre avec le règne animal.

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La crise sanitaire que nous traversons bouscule la vie des organisations, grandes et petites, en remettant brutalement en cause des positionnements stratégiques établis, des modes d’organisation du travail et de relations dirigeants-managers-collaborateurs.

Pour tenter d’évaluer ces bouleversements, un collectif de professionnels de l’accompagnement humain, ACT4 Talents, a mené une étude qualitative basée sur 70 heures d’immersion auprès de 24 PME de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, entre avril et juillet 2020.

L’objectif est de comprendre l’impact de cette crise, mais également d’évaluer la capacité des équipes et des organisations à apprendre de cette situation, à ouvrir des espaces de conversation, à capitaliser et transmettre de nouvelles pratiques et à construire les bases d’un nouveau « design social » pour le futur.

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De grandes entreprises ont déjà déclaré faire le choix du télétravail à long terme (Twitter, Google, PSA), y compris lorsque la crise que nous connaissons actuellement sera passée.

Quelles incidences ces choix peuvent-ils avoir sur la spatialité des organisations ? Quelles dispositions les employeurs vont-ils mettre en place pour s’assurer que leurs locaux ne présentent aucun danger pour leurs employés ? Même si, pour beaucoup, ce contexte était particulièrement favorable à la fin de l’open space, plusieurs arguments pointent au contraire vers la solution du « clean desk ».

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