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Cours universitaires et travaux de recherche sur les questions d'apprentissage des jeunes et des adultes, science du développement humain, sciences du travail, altérités et inclusion, ressources documentaires, coaching et livres, créativités et voyages. Philippe Clauzard : MCF retraité (Université de La Réunion), auteur, analyste du travail et didacticien - Tous les contenus de ce blog sont sous licence Creative Commons.  

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L’éducation à la vie affective : `quels enjeux en CM2 ?

Malgré l’obligation légale d’assurer une éducation à la vie affective et sexuelle, plusieurs obstacles freinent sa mise en œuvre. Un nouveau pré-programme vise à y remédier tout en adaptant les enjeux des séances d’information à chaque étape du développement des élèves.


Depuis l’introduction de la loi Aubry n° 2001-588 du 4 juillet 2001 rendant « obligatoire l’éducation à la sexualité dans tous les établissements scolaires, de l’école primaire au lycée », plusieurs circulaires ont rappelé cette nécessité, en 2003, en 2018, puis en 2022. Aujourd’hui, le pré-programme proposé par le Conseil supérieur des programmes le 5 mars 2024 met l’accent sur la nécessité d’adapter l’éducation à la sexualité à chaque étape du développement des élèves et ambitionne de relancer cette obligation de manière plus efficace.

Selon la ministre de l’Éducation, Anne Genetet, ce programme est crucial pour appliquer « pleinement et entièrement la loi de 2001 ». Prévu pour la rentrée de septembre 2025, il s’articule autour de trois grands axes (qui s’appuient eux-mêmes sur les thématiques clés de la circulaire de 2018) :

  • « se connaître, vivre et grandir avec son corps » ;

  • « rencontrer les autres et construire des relations, s’y épanouir » ;

  • « trouver sa place dans la société et y être libre et responsable ».

Parmi les changements importants du pré-programme figure la modification de la terminologie : l’expression « éducation à la sexualité » est remplacée par « éducation à la vie affective et relationnelle » pour les niveaux allant de la maternelle au CM1, avec l’ajout de la mention « et sexuelle » à partir du CM2 jusqu’à la terminale. Cette distinction vise à clarifier les objectifs des enseignements et à rassurer les parents ainsi que les enseignants.

L’ambition n’est pas d’enseigner la sexualité à proprement parler, mais de préparer les élèves à mieux vivre en société en leur apportant des repères essentiels pour comprendre les changements corporels, développer des relations saines et aborder des questions clés comme le consentement et le respect de soi et des autres.

Éducation à la sexualité : ce que disent vraiment les programmes scolaires

Les nouveaux programmes d’éducation à la vie affective et sexuelle, en attente de publication, font l’objet en cette fin 2024 de contestations et d’une campagne de désinformation. Mais en quoi consistent-ils vraiment ? Retour sur l’histoire de cet enseignement pour mieux en comprendre les enjeux à travers trois questions.


Qu’entend-on par « éducation à la sexualité » dans le cadre scolaire ?

Sans parler de ceux qui, par plaisanterie ou dénigrement, l’assimilent à une sorte de « Kama-sutra pour adolescents », beaucoup de gens croient, et cela crée des malentendus, voire des résistances, qu’il s’agit toujours et uniquement de présenter aux élèves les organes sexuels, voire le rapport sexuel. Comme si, d’ailleurs, la sexualité était uniquement affaire de biologie alors qu’elle comprend une dimension psychologique, une dimension sociale, une dimension éthique et une dimension culturelle. Toutes ces dimensions doivent être abordées, en tenant compte de l’âge des élèves.

La circulaire du 12 septembre 2018 indique ainsi qu’à l’école élémentaire, la « dimension sexuelle stricto sensu » est exclue. Mais cela n’empêche pas, au contraire, de parler du respect de son corps et de celui des autres, de la notion d’intimité et de respect de la vie privée, de l’égalité entre filles et garçons, etc.

De ce point de vue, il faut bien voir que l’on parle d’« éducation », et non pas d’« instruction ». Parler d’éducation, cela veut dire qu’il ne s’agit pas seulement de transmettre des savoirs, mais aussi de faire réfléchir sur les comportements. En ce sens, l’éducation à la sexualité est une éducation à la responsabilité. Si on devait la définir, on pourrait dire qu’elle est une éducation à son corps et à sa sexualité ainsi qu’au corps de l’autre et à sa sexualité. Ce qui veut dire qu’un autre enjeu est aussi de favoriser l’estime de soi.

La circulaire du 10 décembre 1998, qui est la première à avoir rendu obligatoire l’éducation à la sexualité (pour les collégiens) indiquait ainsi parmi ses objectifs celui de « construire une image positive de soi-même et de la sexualité́ comme composante essentielle de la vie de chacun ».

Depuis quand ce type d’enseignement existe-t-il ?

Les premières propositions d’introduire l’éducation sexuelle à l’école datent du début du XXe siècle. Si l’on excepte des groupements néo-malthusiens et quelques féministes, elles émanent essentiellement de médecins soucieux d’éviter la propagation des maladies vénériennes. Il s’agit essentiellement d’une éducation prophylactique, qui invite d’ailleurs les adolescents à pratiquer la continence jusqu’au mariage. Quant aux programmes de sciences naturelles, ils ne s’aventurent pas au-delà de la reproduction des plantes.

À la fin des années 1950, des médecins psychologues et des gynécologues inaugurent une autre forme d’expérience : concevoir, en dehors des cours, des séances d’éducation sexuelle avec des élèves du second degré, en partant cette fois de leurs questions, quitte à revenir ensuite sur la transmission de connaissances quand on s’aperçoit qu’elles font défaut. Le but est désormais non plus de mettre en garde contre les dangers de la sexualité, mais au contraire d’accompagner l’épanouissement des adolescents et adolescentes.

« Sex Education », « Glee », « HeartStopper » : la sexualité des ados vue par les séries

Les séries ont un impact croissant sur l’imaginaire des adolescents. Comment abordent-elles les questions relatives à la sexualité ? Quelle sociabilité se constitue autour de ces séries et des leurs « fans » ? Une enquête répond à ces questions.


Les séries sont de plus en plus regardées par divers publics comme signale le phénomène « peak TV » qui désigne l’explosion du nombre de séries diffusées aux États-Unis depuis le début des années 2000. Une partie nos représentations et de nos pratiques sont donc traversées par ces imaginaires sériels. C’est particulièrement vrai pour les jeunes générations.

Notre projet de recherche intitulé « Sexteen » interroge ce que les séries à destination des adolescents (« les teen séries ») font aux adolescents et adolescentes en matière de genre et de sexualité et inversement, ce que ces derniers font des séries qu’ils regardent et partagent collectivement.

Cet article se focalise sur ce double mouvement que le projet Sexteen a développé dans un livre intitulé Teen Series. Genre, sexe et séries pour ados. Pour cette enquête, nous avons mené une centaine d’entretiens et étudié les 8 séries les plus regardées sur les plates-formes de streaming (notamment Netflix) en fonction d’un sondage représentatif portant sur un millier de personnes (dont 40 % de lycéens, 15 % de collégiens et 40 % d’étudiants jusqu’en première année de faculté).

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