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Carte de visite

Cours universitaires et travaux de recherche sur les questions d'apprentissage des jeunes et des adultes, science du développement humain, sciences du travail, altérités et inclusion, ressources documentaires, coaching et livres, créativités et voyages. Philippe Clauzard : MCF retraité (Université de La Réunion), auteur, analyste du travail et didacticien - Tous les contenus de ce blog sont sous licence Creative Commons.  

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12 regards sur le racisme au quotidien
L’Idéologie raciste, genèse et langage actuel, Paris/La Haye, Mouton, 1972. Nouvelle édition : Gallimard, Coll. Folio essais (no 410), 2002

 

Voici réédité en poche un livre qui était épuisé depuis plusieurs années, et qui a fait date pour les chercheurs du domaine lors de sa publication en 1972. Avec quelques autres, en effet, il a inauguré une sociologie qui tente d’intégrer les points de vue de l’analyse du discours : histoire et usages de la notion de « race », modes de catégorisation sous-tendus par les différentes formes de racisme, construction discursive de l’altérité (dans la presse, par exemple)...

Colette Guillaumin, née en 1934, est une sociologue au CNRS et une féministe française. Elle fait d’abord des recherches qui font date sur le racisme : à la suite de Frantz Fanon, elle souligne l’infériorisation des non-blancs, et la hiérarchisation des personnes suivant leurs caractéristiques biologiques. Elle est l’une des première en sociologie à rappeler que la notion de "race" n’a aucune valeur scientifique (c’est un mode de classement arbitraire). Elle démonte les discours naturalisants, essentialistes, qui légitiment les discriminations. Dès la fin des années 1960, elle s’intéresse au féminisme. Elle intègre l’équipe de rédaction de la revue Questions féministes fondée en 1977 par Simone de Beauvoir, qui est la source et l’organe de publication du féminisme matérialiste. Elle y côtoie Christine Delphy, Monique Wittig, Nicole-Claude Mathieu, Monique Plaza, Emmanuelle de Lesseps...

Il n’est point ici question d’une condamnation morale convenue, mais d’une œuvre de sociologie. L’essentiel, en effet, n’est pas l’objet de la croyance raciste - l’inégalité des êtres ou les particularités génétiques et morales -, mais la croyance elle-même, la volonté de distinguer son identité propre de celle d’autres groupes en fonction de signes distinctifs, individuels et collectifs. Le grand basculement s’opère au XVIIIe siècle : à une Nature ordonnée par Dieu selon une hiérarchie où chacun, depuis Aristote, trouve sa place dans une grande harmonie sociale, voire une division du travail, succède un univers désenchanté, mécaniste, où les principes de la biologie régissent désormais les êtres, donc leurs capacités supposées, leur subordination et leur exclusion possible. Dès lors, la race n’apparaît pas comme un signe de nature biologique repérable dans les faits, mais plutôt comme une forme biologique d’exclusion sociale, utilisée comme signe, à seule fin de distinguer, discriminer, mettre à part.Les travaux des biologistes et généticiens sont salutaires, qui disent l’impossibilité de travailler avec une notion aussi indéfinissable que celle de race ; il n’empêche. La race, dans le langage ordinaire, est une modalité de distinction. Peu importe qu’elle ne corresponde à aucun outil classificatoire réel ; l’essentiel est que le terme permette l’acte : rejeter.Une étude pionnière, qui a inspiré depuis toutes les grandes recherches sur le sujet. http://www.librairiedialogues.fr/livre/261398-l-ideologie-raciste-genese-et-langage-actuel-colette-guillaumin-folio

Le racisme est une idéologie, qui partant du postulat de l’existence de races humaines1, considère que certaines races sont intrinsèquement supérieures à d’autres2. Cette idéologie peut entraîner une attitude d’hostilité ou de sympathie systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes de couleurs. Dans le cas de l’hostilité ces actes se traduisent par une forme de xénophobie ou d’ethnocentrisme. Certaines formes d’expression du racisme, comme les injures racistes, la diffamation raciale, la discrimination négative, sont considérées comme des délits dans un certain nombre de pays. Les idéologies racistes ont servi de fondement à des doctrines politiques conduisant à pratiquer des discriminations raciales, des ségrégations ethniques et à commettre des injustices et des violences, allant jusqu’au génocide.

Dans la période post-coloniale, est apparu ce que les auteurs appelle le néo-racisme, un « racisme sans races », différentialiste et culturel, qui se focalise sur les différences culturelles et non sur l’hérédité biologique comme le racisme classique. Dans ce néo-racisme, la catégorie « immigration » est devenue un substitut contemporain à la notion de « race ». Le racisme différentialiste consiste à dire que puisqu’il ne peut y avoir hiérarchie des races ni des cultures, celles-ci ne doivent cependant pas se mélanger mais rester séparées et cloisonnées. http://fr.wikipedia.org/wiki/Racisme


Interview :

Colette Guillaumin* : "L’autre n’est qu’une parcelle indifférenciée d’un groupe"

Les préjugés racistes sont véhiculés par un langage et des mots tout à fait spécifiques. Démonstration.

Psychologues : Le discours raciste possède-t-il des articulations particulières ?

Colette Guillaumin : Travailler sur le discours raciste, c’est se confronter au problème de l’insincérité. Les gens s’avouent rarement racistes. Et, lorsqu’ils le font, c’est en position de défense, voire d’agressivité. C’est pourquoi j’ai préféré analyser le discours des médias. Je me suis alors aperçue qu’il fallait reconstituer le tissu de ce discours à partir de ses manques, de ses non-dits. D’abord, il existe une constante : la personne qui fait partie d’un groupe racisé n’est jamais considérée comme un individu, mais comme une simple parcelle indifférenciée du groupe. Ce n’est jamais un être, une personne, avec une histoire, une culture, une identité psychologique.

Pourtant, un raciste qui se respecte a toujours un « bon juif » ou un « bon Arabe »...

Cette exception est en elle-même une constante. L’individu est alors extrait du groupe et sert d’alibi.

Est-ce de la généralisation abusive ?

C’est presque le contraire ! Une généralisation part d’une remarque concrète pour l’appliquer à tout le monde. Là, il s’agit d’un a priori. D’ailleurs, le discours raciste ne se contente pas d’être péjoratif. Il est parfois laudatif. On dit : les Noirs sont de grands athlètes, les juifs ont le sens des affaires et de la famille... C’est un volet beaucoup moins important que le volet péjoratif, mais toujours présent. Sartre a analysé ce processus : selon lui, la qualité mise en avant était utilisée pour rendre le groupe racisé plus dangereux. C’était vrai en ce qui concerne les juifs. Mais cette explication n’est pas toujours valable. Parfois, les qualités reconnues, très anecdotiques, ne servent qu’à accentuer la différence.

Cela se manifeste-t-il dans le langage d’une façon spécifique ?

Oui, mais c’est parfois très subtil. Je me souviens d’avoir lu, dans le même quotidien régional, le même jour, deux articles racontant, l’un, l’histoire .de deux petits enfants maliens qui s’étaient égarés et qu’on avait retrouvés quelques jours plus tard, morts de faim ; l’autre, celle d’une petite fille dévorée par le chien de ses parents. Dans le premier cas, le journaliste écrivait : « Ces enfants laissés sans surveillance... » ; dans le second : « Cette enfant ayant échappé à la surveillance... » II ne s’agit pas d’une nuance. De la même façon, quand on parle des activités d’un groupe non racisé, les formes verbales sont actives : ils ont fait, ils ont voulu, ils ont obtenu... S’agissant d’un groupe racisé, les formes deviennent passives : ceci a été modifié, cela a disparu... Les membres du groupe ne sont plus des acteurs, ils sont manipulés à l’intérieur d’un processus. C’est un discours commun, une façon de dire les choses. Et comme on ne s’interroge pas sur tous les mots que l’on emploie, ils finissent parfois pas incliner notre pensée. Quant au discours raciste explicite, il donne à chacun l’autorisation d’exprimer ce qui est hypocritement caché.

Comment ce discours se justifie-t-il ?

Il repose sur les caractéristiques supposées des gens racisés. Or, ce sont toujours les mêmes : l’autre n’est pas sérieux au travail, il est sale, il est agressif et cruel, il est vecteur de maladies... Bref, il est dangereux. On a reproché cela successivement aux Polonais, aux Italiens, aux Portugais, aux Gitans, aujourd’hui aux Arabes... Ce furent aussi les ouvriers à la fin du siècle dernier. Ces critères sont constants, même si le groupe qui les incarne change tous les vingt ou trente ans. On commence d’ailleurs à entrevoir, ici et là, de façon très allusive, des signes laissant penser que nous allons de nouveau changer de groupe émissaire, pour passer des Maghrébins aux Asiatiques. Le processus continue !

PROPOS RECUEILLIS PAR M. B. Extrait du magazine Psychologies de Juin 1997

* Colette Guillaumin est sociologue, chercheuse au CNRS. Depuis vingt ans, elle étudie les ressorts du discours raciste

Vivre ensemble les différences

Guide pour un enfant citoyen, ci-dessous trouvez quelques extraits du guide "vivre ensemble les différences", de Laura Jaffé et Laure saint-Marc, paru chez Bayard Editions, 1999 ; en vente en librairie. voir aussi "le petit livre pour dire non à l’intolérance et au racisme" de Florence Dutheil et Henri Fellner, Bayard Poche/Astrapi, 1998, 2 euros
Ce sont des ouvrages pour amorcer des dialogues didactiques en classe relatifs aux questions de citoyenneté. Il suffit d’une remarque à faire lire, d’une phrase à dessiner, d’une question à rapporter à la cantonade. Chacun pourra débattre, et si besoin avec des planches visuelles. Il restera de savoir réguler le débat, maintenir l’attention et surtout apporter des réponses pertinentes.

 Sommes-nous vraiment si différents ?

 Quand Juliette se promène, on la regarde avec un drôle
d’air, à cause de son handicap.
Pourtant, Juliette est comme toutes les petites filles,
elle adore rire et jouer. Alors...

 Chacun naît avec ses différences. Il y a des petits et des grands, des qui sont plutôt gros, des qui sont plutôt maigres, des avec la peau noire, d’autres avec la peau blanche...

Toutes ces différences sont bien visibles.
Mais n’avons-nous pas aussi beaucoup de ressemblances auxquelles nous ne pensons pas ?

 On est aussi différents que l’on est semblables

 Il y a donc toutes sortes d’humains, très différents. Certaines différences sont bien visibles, on les remarque tout de suite.
Et puis, il y a des différences invisibles auxquelles on ne pense pas. Par exemple, on a tous le sang rouge, et pourtant chez les hommes il y a quatre groupes sanguins différents.

 Caroline ressemble beaucoup à Charlotte, sa mère, et pourtant elles n’ont pas le même groupe sanguin. Alors que Kioko, leur amie japonaise, a le même groupe sanguin que Charlotte.

 Mais surtout il y a beaucoup de ressemblances auxquelles on ne pense jamais. Par exemple, on a tous un cœur qui bat et un cerveau qui pense. On est tous capables de rire et de pleurer, de trembler et de rougir.

 Pourquoi attacher tant d’importance aux différences ?

 Et les races humaines n’existent pas !

 Chez certaines espèces animales, comme les chiens, les chats, les chevaux, etc., les races existent. Mais c’est parce que les hommes les ont fabriquées en faisant se reproduire entre eux des animaux ayant les mêmes caractères.

 Chez les humains, il n’y a pas de races, mais une seule
espèce qui s’est formée naturellement depuis des millions
d’années.

 Pourtant, un homme, un jour, a voulu sélectionner des humains
pour faire une race supérieure. C’était Hitler. A cause de son
idée raciste, 6 millions de Juifs ont été exterminés.

 Aucun humain n’est supérieur à un autre

 Lorsqu’un enfant naît, il porte en lui des caractères physiques. Certains de ces caractères, déjà présents chez ses parents ou ses grands-parents, sont des caractères héréditaires. Chacun de nous peut aussi avoir des parties du corps plus ou moins complètes ou qui fonctionnent plus ou moins bien.

 Martine est myope comme sa mère.
Ophélie a eu la polio à deux ans.
Marc est né avec un seul bras.

 Selon l’importance de nos dysfonctionnements, on dit que
nous sommes plus ou moins handicapés.

 Et puis chaque enfant porte aussi les caractères de son sexe. La petite fille a des ovaires. Le petit garçon a des testicules.

  Personne ne peut être considéré comme inférieur aux autres à cause de son physique.

 Car chaque être est unique

 Aujourd’hui, on peut reproduire plusieurs fois un objet : une photocopie, une bouteille de plastique, etc. Depuis quelques temps, on peut reproduire un animal physiquement identique à un autre. C’est le clonage.

 Les jumeaux Jules et Jim.
La brebis anglaise et son clone Dolly.

 Les jumeaux, les vrais, ceux qui se ressemblent beaucoup, qui sont issus du même œuf, sont apparemment identiques comme des clones. Pourtant, il n’existe pas deux personnes ni deux clones totalement identiques. Chacun a son fonctionnement, sa vie.

 Au monde, il n’existe pas une empreinte digitale identique à une autre.

 Pourquoi a-t-on peur des différences ?

 Sentha a des amis qui viennent de tous les pays.
Chacun est fier de ses origines. Très souvent, dans un pays, il y a des gens venus d’ailleurs, des gens différents.

 Quand on rencontre quelqu’un pour la première fois, on ne sait pas qui il est, on ne le connaît pas, ni son histoire depuis sa naissance, ni ses habitudes. Cet inconnu, c’est pour nous un étranger. Un étranger, c’est aussi celui qui arrive dans un pays où il n’est pas né. Son arrivée provoque parfois chez les gens du pays la xénophobie.

 Qui sont les étrangers ?

 Aujourd’hui, un homme sur cent (1%) vit dans un autre pays que son pays de naissance. La plupart quittent leur pays parce qu’ils espèrent vivre mieux ailleurs, dans un pays plus riche. Ce sont des immigrés.
D’autres sont obligés de partir de chez eux parce qu’ils n’y sont plus en sécurité, à cause de la guerre par exemple. Ce sont des réfugiés. Pour s’installer dans un autre pays que le sien, il faut remplir certaines conditions et accepter la loi du pays d’accueil.
Pour vivre en France, il faut avoir une autorisation ou acquérir La nationalité.

 Un Français sur cinq a des grands-parents venus d’ailleurs.

 Pourquoi a-t-on peur des gens différents ?

 Quand on rencontre quelqu’un qui est différent par son physique ou par ses manières, souvent, on est gêné ou on a peur. Et, parfois, l’autre en face ressent la même chose. C’est un peu comme dans le noir, quand on ne sait pas vers quoi on s’avance. On a peur parce qu’on est ignorant.

 On peut avoir peur d’un handicapé.
 On peut avoir peur d’un clochard.
 Parfois, aussi, on a peur des autres parce qu’on croit savoir d’avance qui ils sont et comment ils vivent.

 Par exemple, on dit : les Arabes sont comme ci, les Noirs sont comme ça. Ces idées toutes faites sur les autres sont des préjugés. Les préjugés sont des idées fausses, qui parlent des gens en général.

  Chaque être est unique. Chaque situation est différente. Il n’existe pas de gens qui agissent « en général ».

 Chacun peut vivre à sa façon

 En France, comme dans les autres pays, il n’y a pas une seule façon de vivre, la française.
 Chaque famille a ses habitudes.
 Chaque famille a ses traditions.
 Chaque famille a ses croyances.

  Karine peut regarder la télé quand elle veut. Zina, sa copine, n’a pas le droit. Chez Kim, on mange de la cuisine vietnamienne. La mère d’Abdou s’habille avec un boubou. Béatrice va au catéchisme. Mohcine va à la mosquée. Tony a fait sa bar-mitsvah. Martine n’est pas croyante.

 En France, la loi reconnaît que chacun est libre de penser et de croire ce qu’il veut.

 Mais la loi vaut pour tous !

 En France, comme dans d’autres pays (l’Allemagne, les États-Unis, l’Italie...), la république a été proclamée. Cela veut dire que l’intérêt de tous l’emporte sur l’intérêt de chacun. Il n’y a pas de cas particuliers. Tout le monde doit obéir à la loi. En France, par exemple, l’instruction des enfants est obligatoire. Tous les enfants doivent être instruits, même un enfant surdoué et très savant. Le programme scolaire de CM2 est Le même pour La fille d’un Français
riche que pour La fille d’un étranger pauvre.

 Même si aujourd’hui, dans la vie, nous ne sommes pas tous aussi libres, pas tous égaux, pas toujours fraternels.
La devise de la République française est : Liberté, Égalité, Fraternité.

 C’est quoi, la solidarité ?

 La grand-mère de Nicolas et d’Arthur n’achète pas la même chose à chacun, parce que dans la vie Nicolas et Arthur ne sont pas à égalité.

 Chacun naît avec ses différences. Parfois, ces différences empêchent de vivre comme les autres. Elles sont un handicap. Tout le monde n’est donc pas à égalité. Tout le monde n’a pas les mêmes chances à la naissance. Par exemple, on peut naître dans une famille plus ou moins riche, on peut naître dans une famille où les gens ne s’entendent pas.

 Pour que chacun puisse vivre comme les autres, pour que chacun ait sa place dans la vie, il y a un moyen : c’est l’équité.

 Tout le monde n’est pas gâté par la vie.

 Dans la vie, tout le monde n’a pas les mêmes capacités.

  Certains ont beaucoup de difficultés à se faire comprendre. Certains ont beaucoup de difficultés pour grimper aux arbres. Certains ont beaucoup de difficultés à s’exprimer devant les autres. Certains ont du mal à comprendre ce que disent les maîtresses.

 Dans la vie, tout le monde n’a pas les mêmes moyens.
 Certains ont assez d’argent pour vivre. Certains n’ont pas assez d’argent pour vivre.

 Traiter mal quelqu’un parce qu’il n’est pas capable ou parce qu’il n’a pas les moyens, c’est de la discrimination. Tous les hommes sont égaux en droit et en dignité.

 Et certaines personnes sont rejetées par le racisme

 Cela commence par la moquerie. On raconte des blagues : « Tu connais l’histoire du Belge qui... ? » En apparence, ce n’est pas méchant.

 Et, pourtant, à force de les écouter, on finit par y croire. Et puis, il y a les injures : « Mongol ! Pétasse ! Pédé ! » Apparemment, ce n’est pas très violent. Et pourtant, c’est déjà rejeter l’autre dans sa différence.

 Et puis, il y a les coups : on fait peur à quelqu’un, on lui donne des coups parce qu’il a « une tête qui ne nous revient pas ». Et tout cela, moqueries, injures, coups, c’est du racisme.

 Regarder, ne rien dire, c’est être complice.

 On a tous le devoir de solidarité

 Tout le monde n’est pas à égalité devant la vie. Pour trouver un équilibre entre ceux qui ont plus et ceux qui ont moins, il existe en France des services publics de solidarité, comme la Sécurité sociale, les caisses de retraite et celles d’allocations de chômage par exemple. Cela fonctionne un peu comme un très gros porte-monnaie.

 Toutes les personnes, françaises ou étrangères, qui vivent et travaillent en France, versent une partie de leur salaire dans le grand porte-monnaie de la solidarité.
Ceux qui gagnent plus d’argent mettent plus que ceux qui en gagnent moins, et ceux qui ne gagnent rien n’en mettent pas.

  Mais il faudrait faire beaucoup plus...

 Pourtant, tout le monde ne bénéficie pas à égalité de cet
argent.
Il y a des gens qui n’ont pas beaucoup besoin de l’argent du porte-monnaie de la solidarité parce qu’ils ne sont pas souvent malades.
Il y a des gens qui ont beaucoup besoin du porte-monnaie de la solidarité parce qu’ils sont souvent malades. Et cela est possible grâce à cette grande entraide nationale.
Mais cela ne suffit pas.
Il y a des gens qui ne bénéficient pas de l’entraide nationale. Ce sont les personnes sans domicile fixe (SDF) et les personnes sans papiers d’identité. Heureusement, grâce à l’aide des associations bénévoles, ils peuvent être secourus et soignés.

 Lexique :

 Différences : Ce qui fait que deux personnes ou deux choses ne sont pas pareilles.

 Xénophobie : Ce mot vient du grec xenos, qui veut dire « étranger », et du mot phobia, qui veut dire « peur », c’est donc la peur de tout ce qui est étranger.

 République : Forme de gouvernement élu pour un certain temps par le peuple citoyen.

 Équité : C’est une manière d’apprécier la vie, les événements, les comportements, avec un esprit de justice et donner à chacun selon ses besoins.

 Solidarité : C’est une entraide, un soutien et une assistance mutuelles entre des personnes.

Un débat est une discussion ou un ensemble de discussions sur un sujet, précis ou de fond, annoncé à l’avance, à laquelle prennent part des individus ayant des avis, idées, réflexions, opinions divergentes ou non pour le sujet considéré.

Un débat peut s’exprimer sous diverses formes, la plus courante étant la réunion en un même endroit des personnes physiques.

Longue suite meurtrière contre les gays

 

Les homosexuels sont fréquemment victimes d’attaques meurtrières à travers le monde. Les tueries de masse sont rares. Celle d’Orlando, dimanche 12 juin, qui a fait 50 morts.

Jusqu’à maintenant, la plus grave s’était déroulée à la Nouvelle Orléans, où un incendie criminel contre un bar gay avait fait 32 morts en 1973, dans une relative indifférence.

 30 juillet 2015 : Jérusalem - Un juif ultra-orthodoxe, Yishaï Shlissel, se rue sur le défilé d’une Gay Pride, blessant six personnes à coups de couteau, dont Shira Banki, 16 ans. La jeune fille succombe peu après à ses blessures. L’assaillant avait déjà blessé trois personnes à la Gay pride de Jérusalem en 2005 et avait purgé dix ans de prison pour cette attaque.

 1er août 2009 : Tel Aviv - Un jeune homme et une adolescente sont tués par un inconnu au visage masqué qui ouvre le feu à l’arme automatique sur un groupe de jeunes à l’intérieur d’un centre d’aide psychologique pour homosexuels, situé en plein centre-ville. Une douzaine de personnes sont également blessées, dont trois grièvement.

 22 septembre 2000 : Roanoke (Etats-Unis) - Ronald Gay, 53 ans, se rend dans un bar homosexuel de Roanoke, en Virginie, et abat un homme. Six autres personnes sont blessées. Après son arrestation, le tueur déclare à la police avoir voulu "se débarrasser des ’pédés’", expliquant qu’il supporte mal les commentaires sur son nom de famille.

 30 avril 1999 : Londres - Une bombe explose à l’"Admiral Duncan", un pub de Soho fréquenté par la communauté homosexuelle de Londres. L’attentat, troisième d’une série d’attaques racistes et homophobes, fait trois morts, dont une jeune femme enceinte, et 65 blessés. Les semaines précédentes, deux bombes avaient explosé sur un marché de Brixton, et dans le quartier de Brick Lane, faisant au total 52 blessés. L’auteur des attaques, David Copeland, un technicien de 23 ans décrit comme un néo-nazi lors de son procès, dit avoir voulu déclencher une "guerre des races" au Royaume-Uni.

 18 novembre 1980 : New York - Ronald Crumpley ouvre le feu devant deux bars gay de Greenwich Village, tuant deux personnes et en blessant six autres. L’homme, jugé irresponsable et interné à l’issue de son procès, affirme croire que les homosexuels sont des agents du diable qui tentent de "voler son âme en le regardant".

 24 juin 1973 : Nouvelle-Orléans - Un incendie criminel ravage en moins de 20 minutes l’Upstairs Lounge, un bar gay situé dans le Vieux Carré de la ville, provoquant la mort de 32 personnes, en grande majorité des hommes homosexuels, et en blessant une quinzaine d’autres. Avant la tuerie d’Orlando, il s’agissait de l’attaque la plus meurtrière perpétrée contre la communauté LGTB. A l’époque, la tragédie n’avait rencontré que peu d’écho médiatico-politique et l’archevêque de la Nouvelle-Orléans s’était abstenu d’offrir le soutien de l’église aux victimes.

(Source AFP)

Etude sur les stéréotypes dans les manuels scolaires

 

La HALDE a fait réaliser une étude sur la place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires de juin 2007 à mars 2008. En transmettant des savoirs, les manuels scolaires proposent des représentations de la société. Ils peuvent véhiculer des représentations stéréotypées qui peuvent être à l’origine des discriminations.

 Cette étude a pour objectif d’une part, d’évaluer comment est traitée la question de l’égalité et des discriminations. D’autre part, elle s’attache à repérer la présence de stéréotypes renvoyant à des critères de discrimination comme l’origine, le sexe, le handicap, l’orientation sexuelle et l’âge.

 L’étude souligne que la sensibilisation faite sur les discriminations dans les manuels d’instruction civique ne fait pas assez clairement le lien entre le principe d’égalité et la discrimination. D’autre part, la discrimination n’est pas toujours présentée comme un délit grave et pénalement puni.

 Autre remarque : l’importance croissance accordée à l’image dans les manuels au détriment des textes conduit l’élève à établir seul certains liens. Privé de certaines informations, il peut alors rencontrer des difficultés d’accès à un apprentissage complet.

 De manière générale, l’étude relève la présence de stéréotypes dans les manuels scolaires quelles que soient les disciplines enseignées y compris l’éducation civique.

 L’image des hommes et des femmes continue de subir un traitement différencié moins valorisant pour les femmes.

 Les personnes d’origine étrangère représentées sont montrées le plus souvent dans des situations dévalorisantes et/ou de pauvreté.

 Le handicap est rarement évoqué.

 Les seniors sont souvent associés à des représentations liées à la maladie et à la dégénérescence du corps. Ces représentations ne sont pas compensées par d’autres images positives sur leur rôle citoyen et leur apport dans la famille.

 L’impasse est faite sur le sujet de l’orientation sexuelle.

Kit pédagogiques du Conseil de L’Europe sur la citoyenneté, les luttes contre les discriminations

 

La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) a été créée par décision du 1er Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres du Conseil de l’Europe tenu à Vienne en octobre 1993 . La tâche de l’ECRI est de combattre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et l’intolérance au niveau de la grande Europe et sous l’angle de la protection des droits de l’homme. Elle a produit un manuel sur des moyens de lutte contre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et l’intolérance, des bandes dessinées à teneur pédagogique, des guides pédagogiques à l’attention des enseignants.

 

DOMINO : Un manuel sur l’emploi de de l’éducation par groupes de pairs en tant que moyen de lutte contre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et l’intolérance.

 Bande dessinée Tous différents, tous égaux & le Guide pédagogique [Tous différents, tous égaux ] : Se servir des BD pour lutter contre l’intolérance ? Ça semble une drôle d’idée et c’en est une. L’objectif de la présente brochure est d’aider les enseignants, les éducateurs et les membres d’organisations non gouvernementales à mettre en pratique cette idée bizarre. Sur : le racisme, la xénophobie (crainte de l’étranger), l’inégalité sexuelle, l’antisémitisme et l’homophobie (crainte des homosexuels). Auteur :Mark Taylor, consultant indépendant et formateur, droits réservés au conseil de l’Europe et l’ECRI.

 [Bande dessinée contre l’intolérance] et [son guide pédagogique]

Guide Tous différents, tous égaux

Bande dessinée contre l'intolérance, base de travail

JEUX DE ROLE : LES GRANDS ET LES PETITS ; QUELS SONT LES MEILLEURS ?

 

La leçon de discrimination
PAR ANNIE LEBLANC, EXTRAITS D’UN ARTICLE DE RADIO CANADA


 Annie Leblanc enseigne dans une école primaire de Saint-Valérien-de-Milton, en Montérégie. Un milieu très homogène, bien loin de la mosaïque multiethnique des grands centres. Pourtant, il y a de la discrimination dans sa classe de troisième année, à l’école Saint-Pierre. Bon an mal an, les élèves se trouvent un souffre-douleur. Cette année, Pierre-Luc, de par son obésité, est victime des moqueries de ses pairs.

 Que pourrait bien faire Annie Leblanc pour sortir la ségrégation de sa classe ? Pour faire prendre conscience aux enfants des mécanismes de la discrimination ? Pendant deux jours, elle va se livrer à une expérience hors du commun. Elle va faire vivre la discrimination à ses élèves, sous les caméras d’une équipe d’Enjeux.

 L’expérience inusitée qu’Annie Leblanc s’apprête à réaliser s’appuie sur des bases scientifiques solides. Depuis plus de 50 ans, des chercheurs étudient la psychologie des groupes entre eux. Un des pionniers dans le domaine est le professeur Henri Tajfel, un survivant des camps nazis qui a voulu comprendre d’où viennent les préjugés et la discrimination. Dans les années 60, en Grande-Bretagne, il a réalisé ses premières expériences de séparation de groupe.

Quand Annie Leblanc a vu ce documentaire, elle a décidé de livrer sa propre expérience. Avec l’accord de tous les parents, de la commission scolaire et de la directrice de l’école, l’enseignante a fait vivre la discrimination à ses élèves pendant deux jours. Elle a bien pris soin, au début, de leur dire qu’il s’agissait d’une expérience sur la discrimination. Elle s’est servie de la taille des enfants pour les séparer.

Elle a expliqué aux enfants que des études scientifiques prouvaient que les petits étaient généralement plus intelligents, plus rapides, plus sages et plus créatifs, qu’ils étaient supérieurs aux grands. Les grands, a-t-elle ajouté, sont plutôt maladroits, indisciplinés, bruyants et paresseux.

Ainsi, les élèves mesurant moins de 1,34 m ont eu droit à des privilèges de toutes sortes. Quant aux autres, ils ont dû porter un dossard rouge toute la journée, et l’enseignante n’a pas perdu une occasion d’expliquer leur moindre erreur par le fait qu’ils étaient grands.

Le lendemain, Annie Leblanc a inversé les rôles, prétextant avoir reçu un appel du patron de la commission scolaire. L’enseignante a raconté aux élèves que son patron, un homme très grand, était mécontent de l’expérience menée en classe et qu’il l’avait convaincue que, finalement, les grands étaient supérieurs aux petits. Ces derniers ont dû, à leur tour, porter le dossard pour la journée.

 L’exercice a fonctionné de façon sidérante. Dès le premier jour, dès les premières heures. En enfilant le dossard rouge, certains se sont sentis amoindris et ils ont vivement éprouvé les injustices dont ils étaient la proie. Plusieurs élèves ont pris goût aux privilèges et à cette impression d’être supérieur.

La plupart des enfants se sont lancés à fond dans l’expérience, comme victime ou comme bourreau, selon qui portait le dossard. Ces deux journées n’ont pas été faciles à vivre, ni pour les élèves ni pour l’enseignante. Des élèves ont pleuré, d’autres ont abaissé leur compagnon de classe sur la base de leur grandeur, d’autres étaient frustrés ou en colère.

 La leçon de discrimination semble avoir porté ses fruits. L’équipe d’Enjeux est retournée voir l’enseignante et ses élèves trois semaines plus tard. Les élèves ont compris qu’on pouvait faire un parallèle entre cette expérience et le traitement réservé à un de leur camarade obèse, Pierre-Luc. Après l’exercice, la vie à l’école s’est améliorée pour lui.

Mobilisation scolaire contre le racisme

 

Dans la lutte contre le racisme, l’école a une mission capitale. Reportage sur des initiatives mises en place pour apprendre à respecter l’autre et à vivre ensemble.

La lutte contre le racisme passe par une prévention efficace. En préparant nos enfants à devenir des citoyens, l’école a un rôle essentiel à jouer. Et ce, à double titre. En tant que lieu de transmission des connaissances, elle peut contribuer à la découverte de l’autre à travers sa culture, ses coutumes, son histoire, sa géographie, sa philosophie, et amener à une meilleure compréhension de sa différence. Car, en se nourrissant de préjugés, le racisme s’enracine dans l’ignorance. Mais l’école est aussi un lieu de socialisation, où l’on apprend à vivre ensemble. Avec cet apprentissage des règles de la vie en société peut se faire une éducation à la tolérance et au respect de l’autre. L’institution scolaire y parvient-elle ? Quels messages donne-t-elle à nos enfants ’ ? « Notre enseignement ne met pas suffisamment en valeur les cultures étrangères, qui sont trop souvent présentées sous forme de clichés, d’image d’Epinal déconnectées de leur véritable porté culturelle.


On fait trop preuve d’occidentalo-centrisme, estime Philippe Meirieu, professeur en sciences de l’éducation à l’université Lyon-II. On pourrait faire découvrir les autres cultures à parti des diverses matières. Il ne s’agit pas de renoncer ; la nôtre, mais de cesser de penser que ce qui n’est pas nous n’est rien. Essayons de faire entendre que les hommes sont fils des mêmes questions, même s’ils ont élaboré des réponses différentes. » Cependant, l’école évolue. L’instruction civique a été réintroduite dans les collèges, il y a douze ans L’un des axes forts de cet enseignement spécifique est la distinction entre le citoyen et la personne. On explique aux jeunes qu’ils sont des personnes e que. à ce titre, ils ont le droit d’avoir leurs opinions leurs croyances. Ils ont droit à leur différence. Mais en tant que citoyens, ils doivent respecter un certain nombre de valeurs qui s’imposent à tous », précise Dominique Borne, inspecteur général de l’Éducation nationale. Les manuels scolaires changent peu à peu et commencent à intégrer des personnages de couleur.
« Notre souci a été de refléter la société telle qu’elle est. Il nous paraît important de banaliser la présence de personnes d’origine étrangère, sous peine de les singulariser, souligne Philippe Dominique, coauteur des méthodes d’anglais "Top" et "Action", chez Nathan. Mais, attention, il ne s’agit pas, comme on le constate encore trop souvent, de se dédouaner en mettant de petits Noirs par-ci, par-là. Dans nos fascicules, nous avons donné du relief à Marco, le gitan, était le « mauvais », celui que les autres enfants ne seraient jamais nos personnages étrangers. Il est important que les enfants puissent s’identifier à eux. » Plus qu’au moyen de l’enseignement, la tolérance et le respect s’apprennent surtout au contact de l’autre. Rien ne remplace l’expérience vécue. Il se trouve que, aujourd’hui, de plus en plus de parents, inquiets pour l’avenir de leurs chérubins, fuient les écoles de banlieue accueillant des enfants de milieux défavorisés pour inscrire leurs enfants en centre-ville, où se concentrent les élites. « Sous la pression de la demande sociale, on observe une accélération de la ségrégation dans les écoles. C’est le phénomène sociologique majeur des cinq dernières années », déplore Philippe Meirieu. Ainsi observe-t-on un cloisonnement entre les centres-villes et les banlieues, mais aussi au sein même des collèges, où l’on sépare les « bons » élèves par le biais de classes spéciales (classes bilingues, classes internationales) et les « moins bons ». Or, n’est-ce-pas dans des classes où les enfants d’origines et de milieux différents se mélangent que l’on peut mettre en œuvre une véritable éducation à la tolérance ?


C’est le cas dans certains établissements de la Seine-Saint-Denis, en région parisienne, où les petits immigrés côtoient les petits Français de souche. Grâce à la pédagogie institutionnelle, des institutrices apprennent aux enfants à se découvrir, à se rencontrer, à vivre ensemble. Cette méthode met en place des lieux de parole - causettes, conseils de classe... -, qui encadrent les échanges et les activités et permettent à l’enfant de prendre sa place en tant que « sujet », et non uniquement en tant qu’élève. L’an dernier, Marianne Lotroïc, institutrice à Montreuil, avait en CP un petit gitan, Marco. Dans sa classe (qui comprenait d’autres enfants d’origine étrangère), il dénotait. Il vivait en caravane dans un camp de gitans itinérant, parlait le gitan. Turbulent, différent de ses camarades, il les fascinait et les dérangeait à la fois. « II y avait un consensus dans la classe pour dire qu’il tapait tout le monde, qu’il faisait le fou, qu’il était comme ça et qu’on ne pouvait rien faire, etc. Quand il faisait le pitre, ils se mettaient à ricaner », explique Marianne. Tous les ingrédients du racisme étaient réunis : un enfant étranger, chargé d’une image forte, celle du gitan, et dont le comportement alimentait des a priori racistes. Mais, en même temps, la présence de Marco était utile pour les autres enfants. Car il avait son rôle, celui de bouc émissaire et de cancre. Il était le « mauvais », celui qu’ils ne seraient jamais. A chaque bêtise, il était dénoncé. Ils l’envoyaient aussi se bagarrer à leur place.


« C’est autour de cet enfant que s’est accompli un travail pour apprendre à vivre ensemble », dit Marianne. Régulièrement, lors des conseils de classe (l’instance de régulation des conflits), les enfants se plaignaient de Marco. Un jour, au cours d’un de ces conseils, l’institutrice prend la parole : « Plutôt que de se plaindre de lui, on pourrait essayer de l’aider. Qu’en pensez-vous ? » Les enfants acceptent de ne plus l’accuser sans preuves et de l’inciter à se calmer quand des situations de conflit se présenteraient. Marco promet d’écouter ses camarades. Quelques jours plus tard, il fait le clown dans la classe. Les enfants se moquent de lui. Marianne intervient : « Vous rigolez, vous pensez pouvoir l’aider comme ça ? Qu’est-ce qui a été décidé au conseil ? » Grand silence dans la salle. Marco s’arrête. Les regards sont graves. Petit à petit, les enfants ont osé parler à leur camarade, lui dire « arrête ». Ils se sont adressés à lui avec l’idée qu’il pouvait changer. Aux conseils de classe suivants, le nombre de plaintes a diminué et Marco a été touché par les paroles de ses camarades. Son comportement a évolué et il s’est beaucoup plus investi dans le travail de la classe. Des enfants qui ne se parlaient pas parce qu’ils étaient trop différents, qu’ils ne se connaissaient pas et avaient peur de leurs réactions réciproques ont renoué le dialogue. En cessant de juger « le petit gitan », les enfants ont cessé d’être les plus forts. En prenant conscience de leur responsabilité, ils ont permis à Marco de prendre enfin sa place parmi les autres, sa vraie place. « Nous sommes passés d’une situation où il y avait "eux" et "lui" à une situation où : y avait partage : on parlait ensemble », raconto Marianne.


Autre expérience enrichissante : la correspondance scolaire. Murielle Huette, institutrice e grande section de maternelle dans une école d Montfermeil, n’a que des enfants d’origine étrangère dans sa classe. Elle a établi une correspondance avec une classe de Vaujours, une commun avoisinante, dont les enfants sont en grande majorité des Français de souche. Les deux classes se rencontrent une fois toutes les six semaines autour d’activités. Chaque enfant a un correspondant avec lequel il entretient une relation privilégiée. « La correspondance (autre institution de la pédagogie institutionnelle) mobilise le désir d’échanger avec d’autres enfants. On porte intérêt à ceux qui nous entourent, à des enfants qu’on ne connaît pas et qu vivent des choses différentes, explique Murielle Peinture, jeux de construction, jeux de société chansons : la correspondance permet de partage des activités autour de projets communs et d’instaurer un véritable échange. » Et cela fonctionne Entre les rencontres, ils s’écrivent, réalisent des albums photos, préparent des cadeaux pour leurs correspondants. Des liens d’amitié se nouent. L’autre n’est plus un étranger, mais un ami. « J’ai été très surprise, raconte Murielle, lorsque Fatima, 5 ans, a voulu écrire à sa correspondante en dehors des activités scolaires. Elle lui a écrit "tu me manques beaucoup". Le désir s’est propagé. Hakim, lui, a envoyé un petit mot à Baptiste : "Je voudrais te voir tous les jours." Spontanément, les enfants dessinent pour leurs correspondants. Dans la classe, on a fabriqué une boîte pour recueillir leurs dessins et le donner à leurs camarades lors de la rencontre suivante. A travers la correspondance, l’enfant s’engage personnellement dans un échange avec un autre enfant. Il apprend à donner et à recevoir. Le- : lettres qu’ils s’écrivent montrent qu’ils vivent des relations vraies et intenses. »
Des enfants de Vaujours ont été surpris du délabrement des cités, des vêtements moins chics de leurs petits camarades ou, à l’occasion de repas prii en commun, s’étonnent de voir certains d’entre eus manger une nourriture qu’ils ne connaissent pas Les institutrices leur ont expliqué que les parent-n’avaient pas toujours les moyens d’offrir de beau ? vêtements ou que, dans tel pays, on mangeait te plat. Explications essentielles à la compréhension de l’autre et qui permettent aux enfants de se débarrasser d’idées toutes faites. En encourageant la rencontre, l’échange, la coopération entre des enfants d’origines différentes, l’école peut être un merveilleux terrain d’apprentissage. A elle de saisir cette chance.

CÉCILE DOLLÉ , article extrait du magazine Psychologie, juin 1997

Buddy Bears pour la tolérance des diversités et le respect de chacun

 

Les United Buddy Bears forment une vaste œuvre d’art internationale, créée par des artistes venus de plus de 140 pays.

Ces ours, de deux mètres de haut chacun, sont les ambassadeurs d’une coexistence pacifique.

Les United Buddy Bears ont pour mission d’appeler à la tolérance et à l’entente entre les peuples, les cultures et les religions. Hommages à l’altérité et aux respects des différences, ils forment un vaste projet de pédagogie collective, un matériau de choix pour apprendre à respecter toutes les différences interindividuelles, les origines et les choix de chacun.

Chacun d’entre eux représente l’un des pays reconnus par les Nations unies. Chaque ours a été créé par un artiste en hommage à son pays d’origine. On observe que les différents styles, propres aux artistes qui les ont composés, se combinent joyeusement pour former une vaste œuvre d’art.

Notons que les artistes ont été choisis par les ambassadeurs ou par le ministère de la culture de leur pays. Ils sont pour la plupart venus à Berlin pour y créer leur ours dans un grand atelier et y apposer leur "patte" personnelle. C’est à un véritable tour du monde qu’est convié le visiteur grâce aux Buddy Bears, créations diverses aux couleurs de leur pays d’origine.

Séminaire Discriminations 2025
Séminaire Discriminations 2025
Séminaire Discriminations 2025
Séminaire Discriminations 2025
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LECON TYPE 
Racisme et exclusion des personnes différentes, liaison CM2/6ème

 

Introduction :
Le racisme est une idéologie fondée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les groupes humains. C’est une attitude d’hostilité systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes. On parle par exemple de racisme envers les jeunes, les blacks, les homos ou les handicapés... Les généticiens nous ont appris depuis quelques années qu’il n’existe pas de fondement biologique au racisme comme on voulut le faire croire.

Script de la séquence CM2/6ème (liaison REP)

1... présentation d’affiches mettant en scène des situations discriminantes liées à la couleur de peau, aux origines sociales, à la religion, à l’orientation sexuelle, aux handicaps, à l’âge...

2... dialogue/émergence des représentations des élèves, classement des remarques, information sur les amalgames ou confusions... (ces représentations seront plus faciles à faire émerger si elles sont notées sur des papiers anonymes...)

3... catégorisation des différentes exclusions ou formes de racisme...

4... Forum des idées reçues, travail sur les stéréotypes...

5...Travail en situation de théâtre forum (échanges CM2/6ème), réflexion/information sur les préjugés et stéréotypes...


Recherches documentaires sur les faits de rejet de la personne humaine pour raisons d’antisémitisme, de xénophobie, de sexisme, d’homophobie/lesbophobie, de transphobie, d’agisme, d’handicap-phobie, d’efféminophobie, d’origine ethnique ou sociale...


En conclusion pour débattre avec les élèves (en fin de session) : Peut-on supprimer le racisme, l’exclusion des personnes différentes

 OUI en éduquant les hommes, en les sensibilisant à l’idée qu’ils appartiennent tous à la même espèce, il est possible de supprimer le racisme.

 NON parce qu’il est dans la nature de l’esprit de craindre tout ce qui est étranger. L’origine du racisme a pour origine une crainte naturelle et ancestrale.

 OUI :
 on peut s’en remettre à la raison et vaincre les peurs liées à l’inconnu et à l’étrangeté,
 une éducation éclairée est tout à fait capable de mettre un terme au racisme,
 il convient de reconnaître que le racisme est une notion qui s’oppose aux intérêts de l’humanité...
 Le racisme est comme la superstition. Sa principale source est l’ignorance. La science est curative. La science et une éducation positive peuvent mettre un terme au racisme.

 L’autre "différent" n’est pas un sauvage. Il est simplement "autre" avec une culture, un langage, des règles sociales que la raison peut expliquer (...) Le racisme n’a aucun fondement scientifique et philosophique. Son origine a pour fondement l’ignorance et la crainte de la différence, de tout ce qui n’est pas familier. Comme le philosophe Kant l’explique, une conduite morale et relationnelle universelle est essentielle. Cette universalité constitue l’humanité formée par un ensemble d’hommes ayant une dignité, et qui tous, d’une manière ou d’une autre, ont besoin les uns des autres. On peut dire que le racisme invalide cette naturelle et nécessaire réciprocité.

 NON :
 c’est une utopie de croire que les lumières de raison puissent éclairer la conscience de tous les hommes,
 le racisme, par delà son lien à l’ignorance dont il est issu, sert des intérêts politiques, idéologiques. D’aucuns pensent que la raison n’est pas "la chose du monde la mieux partagée". Il paraît irraisonnable d’attendre de chaque homme qu’il puisse penser "droitement".

 L’abolition du racisme (dont le comte de Gobineau (1816-1882) est l’un des initiateurs) n’est point une utopie à trois conditions :
 que l’éducation se fonde sur la seule raison positive, qu’elle ne véhicule pas implicitement des idéologies culturelles, nationalistes favorisant le racisme,
 que les états, les marchés économiques n’en tirent plus bénéfice,
 que chaque citoyen se sente exister à part entière, "de telle sorte qu’il n’ait plus à recourir au racisme pour éprouver le sentiment d’être une personne ayant une dignitée"...

 "Ainsi donc, les Nègres et les Blancs ne sont pas des espèces différentes d’hommes ( car ils appartiennent vraisemblablement à une seule et même souche)". Emmanuel Kant, Des Différentes Races humaines.

 "Que le racisme soit la principale arme idéologique des politiques impérialistes est si évident que bon nombre de chercheurs donnent l’impression de préférer éviter les sentiers battus du truisme." Hannah Arendt, L’Impérialisme.

 "Tous les peuples ont besoin d’immigrés et du rapport d’altérité posé par l’intermédiaire de leur venue. J’affirme même que la vitalité d’un peuple correspond à sa capacité dêtre lui-même engagé dans toutes ses composantes dans un avenir immigré." Félix Guattari, Les Années d’hiver : 1980-1985.

 En complément, voir la Brochure UNESCO pour l’éducation à la paix et à la tolérance

Le racisme à fleur de peau, un jeu de rôle radical pour comprendre, pour se former

 

Grâce à un maquillage perfectionné, deux familles échangent leur couleur de peau pendant un mois. Un documentaire spectaculaire qui révèle l’ampleur des discriminations au quotidien. Ce documentaire nous conduit à nous poser la question suivante ; pourrions nous imaginer à partir de ce documentaire une démarche de formation professionnelle anti-discriminations ? Un jeu de rôle radical pour comprendre après avoir ressenti les discriminations au quotidien. Radical, non ?

Derrière leur comptoir, les deux vendeuses emballent un comté, et vantent les qualités d’un gouda au cumin. Banal. Leurs tabliers sont farcis de micros et de caméras cachées. Moins banal. Plus loin sur le marché, sous le doux soleil d’automne, l’équipe de réalisation observe le défilé des clients. Retour aux marchandes de fromage : l’une est noire, l’autre blanche. Bien malin celui qui saurait dire laquelle sans se tromper. A la demande de la société de production KM et de Canal+, Ketty Sina et Stéphanie Richier ont, grâce à un maquillage sophistiqué, changé de couleur de peau. Leurs compagnons et les aînés de leurs enfants ont fait de même. Pendant un mois, les deux familles ont testé, en blanc et en noir, des situations telles que recherche de loge¬ment, d’emploi, shopping, restaurant... Stéphanie vient ainsi de démarcher des caves à vin et des boutiques de vêtements à Reims : « En tant que Noire, on ne m’a jamais demandé mon CV ni mes compétences. J’étais inexistante. Je suis revenue en tant que Blanche, avec une candidature moins motivée, et j’ai reçu plein de propositions. La différence de regard est énorme. » Ce regard dépréciateur, Ketty le connaît bien -.« La première fois que nous sommes venues vendre du fromage, sans maquillage, je ne me sentais pas à ma place. J’étais plus à l’aise aujourd’hui. » Une impression précisée dans le film : « Ma¬quillée en Blanche, je n’ai pas besoin de justifier que, le travail, je sais le faire... » Spectaculaire, le subterfuge fonctionne comme un révélateur : « En France, aujourd’hui, on est toujours défini en premier par sa couleur de peau. Nous ne parlons pas de valeurs, mais de comportement. Dans la discrimination au quotidien, rien n’est d’une violence absolue, c’est une accumulation de microvexations, administrées par des gens qui ne se considèrent pas comme racistes. A travers le ressenti de ces deux familles, on donne à voir les dégâts qu’elles causent. Le racisme, ça ne se ra¬conte pas, ça se vit », explique Renaud Le Van Kim, patron de KM. « Ce sont des blessures narcissiques. On peut sympathiser avec les victimes, mais seul le vécu permet de réaliser à quel point cela nie la personnalité », approuve Ferdinand Ezembé, psychologue et animateur du groupe de parole qui intervient dans le film.

La démarche a des précédents. Le plus célèbre remonte à 1959 : la peau brunie par un traite¬ment médical, l’écrivain blanc John Howard Griffin parcourt le sud des Etats-Unis et dresse un bilan terrifiant de la ségrégation raciale (1). En 2003, le journaliste Stéphane Alarie vit à Montréal « sept jours dans la peau d’un Noir ». Fin 2006, Géraldine Levasseur, de Marie Claire, passe « soixante-douze heures en Noire et Blanche »... La télévision a repris l’idée, en remplaçant les journalistes par des citoyens anonymes. La priorité n’est plus de produire de l’information, mais de trans- mettre des émotions. La BBC est la première, en 2002 (Trading Races), à demander à deux hommes, l’un Noir, l’autre Blanc, d’inverser leurs cou¬leurs de peau. En mars 2006, la mini-série Black.White, sur la chaîne américaine Fox, appli¬que le même dispositif à des fa¬milles de trois personnes. Dans la peau d’un Noir en est une adaptation très libre. La production a cherché « des Blancs plutôt progressistes, pour éviter la radicalisation. Des familles de la classe moyen¬ne aisée, pour évacuer le biais de l’exclusion sociale. Et des gens qui ont de bonnes raisons de participer ». Stéphanie a accepté par antiracisme militant, après avoir vérifié qu’il ne s’agissait pas de télé-réalité. Ketty n’a pas hésité longtemps : « Je mourais d’envie déparier. Il y a dix ans, je n’aurais pas pu. Peu de gens parlent, on habitue nos enfants à vivre avec ce problème...Au début, je pensais que j’étais là uniquement pour témoigner. Au final, j’aurai beaucoup appris. J’ai réalisé que par¬fois, inconsciemment, on se met à l’écart, on s’autocensure. » Enrichie d’avis d’experts, l’adaptation française (en deux parties) introduit aussi une dimension comparative qui manquait au format américain et se révèle d’une efficacité redoutable, notamment quand Laurent Richier se rend, en Blanc puis en Noir, dans la même agence commerciale pour un entretien concernant le même poste, avec un accueil radicalement différent. « C’est un protocole frappant, méthodologiquement in¬contestable, et très pédagogique. D’habitude, quand nous faisons du testing, nous envoyons deux personnes, il y a des variations. Là, nous sommes sûrs que seule la couleur change », dit, admira-tif, Jean-François Amadieu, directeur de l’Observatoire des discriminations. Rien, dans cette scène comme dans les autres, ne relève du scoop. D’autres films, comme l’excellent Plafond de verre, de Yamina Benguigui, ont déjà dénoncé et tenté de disséquer les rouages de ce racisme latent. Mais jamais de cette façon. Les documentaires « classiques » font témoigner les victimes dont on ne peut qu’espérer qu’elles seront entendues et comprises. Celui-là fait appel à un procédé beaucoup plus viscéral, qui vient de la télé-réalité (on pense forcément à Vis ma vie) : l’identification du public à un protagoniste qui lui ressemble, auquel il s’attache, et dont il finit par partager les émotions. Parce que les Blancs (Laurent et Stéphanie) se sont mis en situation de comprendre ce que vivaient les Noirs (Romuald et Ketty), le moins concerné des spectateurs se retrouve par procuration en position d’empathie. Quoi que l’on pense de la méthode, elle fournit d’incomparables résultats : impossible de nier la violence faite aux protagonistes de Dans la peau d’un Noir. Impossible de ne pas en conclure que dans notre société, qui condamne officiellement le racisme, il n’y a pas d’égalité réelle entre Noirs et Blancs. Tout est en place pour nous amener à l’étape suivante : remettre en question les a priori, accumulés depuis l’enfance, qui fondent notre représentation d’autrui.

SOPHIE BOURDAIS (1) Dans la peau d’un Noir, coll. Folio, éd. Gallimard. TT Dans /a peau d’un Noir, sur Canal + P.-S.

Article de Télérama, janvier 2007

Qu’est-ce qu’un stéréotype ?

 

Stéréotype : idée ou image populaire et caricaturale que l’on se fait d’une personne ou d’un groupe, en se basant sur une simplification abusive de traits de caractère réels ou supposés.
Les stéréotypes sont aussi vieux que l’humanité et reflètent l’idée que nous nous faisons de ceux qui sont différents de nous.
Un stéréotype peut s’exprimer par des mots, « décrocheur » ou « tapette », des images ou une combinaison des deux. Dans tous les cas, il est aisément reconnu et compris par ceux qui partagent les mêmes préjugés.


Les stéréotypes peuvent être positifs, « les noirs sont bons au basket », ou négatifs, « les femmes conduisent mal », mais la plupart servent d’une façon ou d’une autre à affirmer une supériorité face à la personne ou au groupe concernés. Ils ignorent le caractère unique de tout être humain en l’assimilant sans nuances à un groupe donné.

Les stéréotypes peuvent apparaître dans les médias en raison de préjugés propres à certains journalistes, directeurs, réalisateurs, reporters ou rédacteurs en chef, mais ils servent souvent aussi de raccourcis pour étiqueter une personne ou un groupe. Quand le temps manque, il est plus facile et plus rapide de s’en remettre à un stéréotype connu de tout le monde que de fournir une analyse plus approfondie.

 Extraits de l’article paru sur : http://www.media-awareness.ca/francais/projets_speciaux/trousse_medias/stereotypes/qu_est_ce_stereotype.cfm

Le rôle des stéréotypes dans les nouvelles
Même si la plupart des journalistes essaient de rapporter honnêtement les faits, il n’existe pas de reportage totalement objectif. Le point de vue adopté est forcément influencé par les croyances et l’histoire personnelle des reporters, photographes et rédacteurs en chef qui choisissent quelle information et quelles images nous présenter, tout comme la manière de le faire.
Un préjugé peut être délibéré ou involontaire. Tout dépend des motifs de ceux qui vont chercher la nouvelle et de la fiabilité de leurs sources.
La plupart des reporters et des journalistes sont des adultes qui, tout naturellement, voient le monde d’un point de vue d’adulte et supposent que leur auditoire, lui aussi essentiellement adulte, partage la même vision. Les préjugés en rapport avec l’âge peuvent influencer l’importance accordée aux questions concernant les jeunes, tout comme l’angle choisi pour les traiter.
Les stéréotypes peuvent être aussi un effet secondaire du manque de temps. Les journalistes des quotidiens et des bulletins de nouvelles n’ont souvent qu’une journée pour rassembler les faits, écrire et présenter leur reportage. Il peut arriver qu’ils n’aient pas le temps de considérer les différents aspects d’une situation. Ils ont besoin alors d’images toutes faites, rapides et faciles, et d’expressions stéréotypées à mettre en manchette.
Pour survivre, la presse écrite ou télévisée a besoin d’un maximum de lecteurs ou de téléspectateurs. Raison de plus pour produire des reportages courts, frappants et facilement compréhensibles par le grand public.
(...)
 Parce qu’ils sont à la recherche d’images et d’histoires capables d’attirer un maximum d’audience, les médias ont tendance à privilégier violence, crimes, tragédies et désastres divers. (Vous n’avez qu’à remarquer aux nouvelles télévisées l’importance accordée tous les jours aux incendies et aux interventions policières !) Accidents de voiture et échanges de coups de feu retiennent sans aucun doute l’attention du public, mais une consommation constante d’images violentes finit par déformer sa vision du monde. Et ce côté noir de l’information signifie que les jeunes (et d’autres groupes minoritaires) n’apparaissent le plus souvent dans les nouvelles que dans un contexte de crimes, de drogues, de violence ou de mort.
(...)
 L’image stéréotypée des jeunes et ses conséquences
Stéréotyper un groupe peut affecter la manière dont la société le perçoit et changer les attentes qu’elle en a. Avec le temps, le public finit par considérer le stéréotype comme la réalité et non plus une représentation parmi d’autres.
Les médias peuvent se révéler particulièrement dangereux dans la création et le renforcement des stéréotypes. L’impression actuelle et généralisée que violence et criminalité juvéniles sont à la hausse, ou même hors de contrôle, en est un bon exemple.
Une impression dont les médias sont en grande partie responsables par leur couverture systématique d’événements inquiétants : batailles armées dans des écoles secondaires, adolescents qui se poignardent entre eux ou activités criminelles de soi-disant gangs de jeunes.
Pourtant selon les statistiques, la situation est tout autre. Statistique Canada révèle que, depuis des années, les homicides commis par les jeunes sont en décroissance. En 2001, 30 jeunes ont été accusé d’homicide au Canada. Il s’agit du plus bas niveau de criminalité juvénile en 30 ans, 18 causes de moins que la moyenne des 10 dernières années qui s’élevait à 48.
(...)
Alarmés par les titres à sensation, politiciens et groupes de pression réclament « des mesures plus sévères » envers les jeunes contrevenants pour lutter contre la criminalité juvénile. Tout cela en dépit de statistiques qui prouvent que la criminalité chez les jeunes Canadiens est en constante diminution depuis plusieurs années (baisse de 21 % entre 1989 et 1999) et que les jeunes délinquants sont dans certains cas plus sévèrement condamnés que des adultes coupables du même type de délit (Statistique Canada 2000).
« On nous parle sans cesse des jeunes des cités, des délinquants, des drogués, des alcoolos ? Nous ne sommes pas tous comme ça ! Arrêtez de nous montrer du doigt, nous n’y sommes pour rien. »
(...)
 Les autres groupes minoritaires noirs, autochtones, femmes, homosexuels ou lesbiennes ont tous eu à souffrir de l’effet pervers des stéréotypes et de la mauvaise image que les médias projetaient d’eux.
 La plupart ont su se mobiliser pour éduquer la presse sur les questions qui les concernaient, combattre les stéréotypes et obtenir une meilleure représentation de leurs communautés.
Un garçon de Montréal, âgé de 15 ans, résume bien les sentiments ressentis par beaucoup d’adolescents. « Les jeunes d’aujourd’hui, dit-il, sont intelligents contrairement à ce que pensent certains adultes. Nous sommes des êtres humains normaux. Pourtant nous souffrons de discrimination. Ce n’est pas bien. Pour rejoindre les jeunes, il faut les écouter, leur faire confiance et les respecter. La manière dont je m’habille et la musique que j’écoute ne font pas de moi quelqu’un de " mauvais ". Je suis moi tout simplement. » (Canada’s Teens : Today, Yesterday, and Tomorrow)

Le stéréotype de la blonde est une théorie populaire non prouvée, généralement appliquée aux femmes, selon laquelle les personnes aux cheveux blonds seraient plus naïves, moins intelligentes, et auraient moins de bon sens que la moyenne. Cet archétype a été popularisé par des rôles d’actrices, comme ceux tenus par Marilyn Monroe et Suzanne Somers.

De fait, les blondes sont le sujet de prédilection de plusieurs plaisanteries, souvent assez crues, exploitant ce stéréotype 1. Le terme de « blondasse » résume à lui seul toutes ses implications et se veut particulièrement offensant.

Plus d’infos complémentaires :
http://www.media-awareness.ca/francais/projets_speciaux/
trousse_medias/stereotypes/qu_est_ce_stereotype.cfm


Eléments d’article issus de
http://www.media-awareness.ca/francais/projets_speciaux/
trousse_medias/stereotypes/qu_est_ce_stereotype.cfm

Pas de fondement scientifique à la notion de race

 

 LES "RACES" HUMAINES N’EXISTENT PAS

 Les théories racistes jouent sur un malentendu en prétendant que les différences visibles entre les différents groupes humains correspondent à une différence de "nature", c’est-à-dire biologique. Or, diverses études scientifiques prouvent que tous les êtres humains ont les mêmes ancêtres, et le même système génétique*. C’est ce qui permet d’ailleurs de pratiquer des transfusions sanguines entre individus du même groupe... sanguin, quelle que soit la couleur de leur peau !

 LA GÉNÉTIQUE PROGRESSE, LA NOTION DE RACE RÉGRESSE

 La famille génétique, donc "raciale", de tous les êtres humains est unique, mais la variété des patrimoines génétiques est, elle, infinie. "Quand, au début du siècle, on a découvert que ies êtres humains avaient des caractères génétiques, explique André Langaney, généticien au musée de l’Homme, des anthropologues sont partis à la recherche de gènes qui définiraient les Noirs, les Jaunes, les Blancs, et surprise pour eux, les Noirs, les Blancs et les Jaunes avaient le même groupe sanguin. Depuis, on a découvert des milliers d’autres systèmes génétiques. Ils ont en commun, pour 80 à 90 % d’entre eux, d’avoir une énorme diversité entre les individus d’une même population, ce qui explique les difficultés de compatibilité entre les greffes d’organes... " Toutes les tentatives scientifiques de classement génétique des humains par races n’ont jamais abouti.

 DES ANCÊTRES COMMUNS, DES TRAJECTOIRES ET DES ASPECTS MULTIPLES

 Les lieux de vie ont eu, au cours des millénaires, une influence sur la couleur de la peau des hommes. La pigmentation foncée protège contre le fort ensoleillement des régions tropicales. À l’inverse, les peaux claires des régions nordiques sont mieux armées pour "fabriquer" la vitamine D, dont le corps a besoin, à partir des faibles rayons de soleil. Grand et mince dans les régions désertiques chaudes, plutôt de taille moyenne dans les savanes ou les prairies tempérées, le corps humain s’est adapté à son environnement. Mais cette évolution s’est accomplie sur des dizaines de milliers d’années, durant lesquelles les groupes humains ont aussi été en contact les uns avec les autres, mêlant peu à peu leurs gènes...

 LE SUCCÈS DU MOT "RACE" REPOSE SUR UN MALENTENDU

 Tous les êtres humains ne se ressemblent pas. Qu’elles soient physiques ou culturelles, les différences existent, et cette diversité fait la richesse de l’humanité. Les théories racistes jouent sur un malentendu, faisant de ces différences un critère scientifique de classification raciale. Dans le même esprit, certains s’efforcent de trouver le gène de l’agressivité ou de l’intelligence... Mais de nombreux travaux, comme ceux du Dr Henri Laborit, ont montré que ce ne sont pas les gènes qui déterminent la personnalité d’un individu, mais ce qu’il a vécu, ressenti, appris depuis sa naissance.

 LA "PURETÉ DU SANG", INVENTÉE POUR DÉTRUIRE

 En 1449, en Espagne, sous l’influence de l’Inquisition, la municipalité de Tolède invente la notion de "pureté du sang". Objectif : interdire aux Juifs diverses charges municipales et religieuses. Dès la fin du XVe siècle, Juifs et Maures sont traqués et chassés du royaume, leurs biens confisqués. "Il s’agissait là, non plus d’une forme de xénophobie, d’une haine à l’égard d’un peuple extérieur à son territoire, mais de la haine à l’égard de certains habitants du pays, quels que soient leurs choix culturels ou religieux, mais parce que leur origine - leur ’sang’ - n’était pas considérée comme pure. "

D’après les Clefs de l’actualité 1998

Mais c’est quoi la tolérance ?

La liberté d’être et aimer en tout lieu sans entrave ou condamnation morale, ou des îlots de liberté, des espèces de nouveaux ghettos où vivre ses amours opprimées dans la plus grande dissimulation ? Tout discours médiatique prêche la tolérance aujourd’hui.

"Notre époque ne supporterait plus l’intolérance et n’aimerait que le pluralisme des idées. Il n’y a pas à discuter, il faut être tolérant, accepter le débat, écouter l’autre, respecter ses convictions et ses croyances" écrit Philippe Petit. Il ajoute :"Tout bon démocrate se doit de ne pas imposer ses valeurs à autrui. Il se doit de combattre l’intolérance et de défendre la liberté de conscience". On ne peut, il est vrai transiger. La démocratie, c’est apprendre à vivre ensemble. Et par delà nos différences et nos attachements, c’est être tous également respectés et reconnus.

La démocratie favorise une co-existence pacifique. La tolérance est l’instrument de la paix, et cette dernière notre norme sociale. Mais peut-elle devenir une fin. Certes pas. "La tolérance est une vertu pratique. Si vivre ensemble, c’est être citoyens ensemble et qu’il existe des lois pour nous y conduire, comme la laïcité pour première d’entre elles, c’est tant mieux." Mais est-il tolérable de tolérer l’intolérable au nom des bons sentiments : ainsi tolérer toutes les "croyances", toutes les "opinions", tous les "partis politiques", toutes les "idées connes" affichées sans vergogne, ni l’existence d’une pauvreté matérielle et intellectuelle, dont on ne peut facilement tourner le regard.

"La tolérance, souligne l’écrivain Mohammed Arkoum, n’est pas une vertu stable ; elle est plutôt une relation changeante à une situation, à un interlocuteur, à un sujet donné. Elle résulte d’une évaluation fluctuante du tolérable et de l’intolérable selon les acteurs en présence, les langues utilisées, les cultures de référence, les systèmes de pensée" L’actuelle tolérance appartient au consensus volontariste de notre fin de siècle. On ne pas refuser de prescrire le tolérable au nom du pluralisme démocratique. Mais suffit-il cependant d’être tolérant ? La tolérance devient un beau geste, équivalent à celui qui consiste à envoyer des billets de banque lors des soirées de charity-buiness. Elle offre à certains la possibilité d’exister dans certains lieux ou à certaines heures, elle enferme des identités, des cloisonnements existentiels ou sociaux, des endroits fermés, des quottas, des horaires, des ghettos. La tolérance est un enclos. Un enclos de tolérance .

L’homosexualité en est le meilleur exemple français avec ses clubs, ses bars, ses quartiers repliés sur eus-mêmes. La société américaine l’a appliqué à toutes les catégories humaines. Il se crée une société émiettée, éclatée en communautés offensives, voire conquérantes pour certaines susceptibles de dominer les autres grâce à quelques puissances. Est-ce préférable à une France consensuelle ou presque ? L’intégration républicaine disparaît, le repli sur soi communautaire grandit, la fragmentation communautaire fragilise alors la cohérence de la société. Il apparaît dès lors un danger d’appauvrissement culturel et un risque latent d’affrontement et de violence.

Si on peut comprendre une communauté de défense d’intérêt spécifique, une communauté de lutte contre les discriminations de toutes sortes, on peut regretter qu’elle ne se transforme tôt ou tard en village communautaire sclérosant et refermé, même si on remarque que la République intègre de moins en moins ses concitoyens quels que soient leurs particularismes. Le modèle égalitaire d’intégration républicaine enrichissait la communauté nationale de toutes les différences apportés par la diversité des citoyens et citoyennes. S’il s’est grippé, faut-il pour autant l’abandonner dans la mesure où cette intégration n’empêchait pas l’existence et la production culturelle de chaque groupe d’individus.

Être intégré à la république laïque tout en conservant ses pratiques personnelles, ses coutumes et rites. Ne devrait-on pas finalement substituer à la Tolérance et ses enclos ghettoïsant la notion de reconnaissance pleine et entière (sans arrière pensée discriminante ou assimilatrice) fondé sur l’application de la co-existence. Co-exister, c’est-à-dire : vivre ensemble sans s’entretuer ou s’entredéchirer, en se respectant et en se reconnaissant, en dialoguant et en échangeant.

Extraits de Marianne, 1997

Parcours autour des Stéréotypes de bas en haut

 

"J’écris le mot STEREOTYPE et je voudrais que vous définissiez un ensemble de différents stéréotypes" , le déroulement de la séance des discriminations connues jusqu’aux derniers tabous...


VERS LE CATALOGUE DES DISCRIMINATIONS :

 Dire "j’écris le mot STÉRÉOTYPE et je voudrais que vous définissiez un ensemble de différents stéréotypes. Caractériser les divers stéréotypes que vous avez pu entendre, remarquez à propos de personnes, de groupe de personnes.

 Définir le terme : "il y a des gens qui pensent que tous les ados sont des dealers" : c’est un stéréotype, "il y a des gens qui disent que les corses sont des fainéants et les auvergnats pingres":ce sont aussi des stéréotypes. Un stéréotype part toujours d’un fait, d’une observation qui concerne une ou deux, trois personnes et qu’on applique à tout un groupe de même personne. On généralise une particularité sans raison. C’est pourquoi nous devons apprendre à déconstruire ces idées reçues qui fabriquent ensuite des préjugés qu’il convient de casser en apprenant la vérité des choses aux gens.

 Rassemblez tous les travaux des élèves faits en petits groupes de moins de cinq élèves.
 Affichez les travaux et commentez les avec les élèves, discussions ouvertes sur les thèmes abordés.
 Faire ressortir ce qui appartient au stéréotype, à la xénophobie, à la marginalisation, etc...
 Travail sur les stéréotypes attribués aux habitants des différents pays de l’Union Européenne.
 Faire commenter l’affiche.
 Caractériser les différents stéréotypes, déterminer leurs origines...

VERS LE DERNIER TABOU :

 Réfléchir à la notion européenne : tous différents, tous issus de cultures diverses, tous frappés de malheureux stéréotypes forts, mais tous européens.
 Écrire à partir de ce thème une Charte Européenne contre les Discriminations Culturels, ethniques et sexuelles. Pour ce dernier aspect, revenez de nouveau aux affiches travaillées préalablement en petits groupes.
 Souligner, sinon le cas échéant conduisez directement à une réflexion sur les stéréotypes frappant les homosexuels : "gardez en tête cette question des stéréotypes et demandez vous ce que vous pensez des gays et lesbiennes ? Réfléchissez pendant une dizaine de minutes.
 Ensuite, en deux, demandez vous ce que vous aimeriez savoir. Ecrivez une page sur cela. Et on reparle ensuite tous ensemble.

 A partir des remarques des élèves, rétablissez l’exactitude des faits devant les idées reçues & stéréotypes. Distribuez un document qui démystifie la réalité homosexuelle, l’existence des homosexuels.

TÉMOIGNAGES

 "En général, les homos, je les rejette. Je sais que c’est pas bien, mais je le fais quand même. Je dis : les homos violent les enfants. Mais, c’est pas vrai. Souvent, je ne sais pas trop ce que je dis. C’est de l’ignorance. Je devrais plutôt essayer de savoir ce qu’est vrai d’abord"- un élève américain.
 "Voilà l’occasion de vous éduquer et de vous engager à prendre position sur ce problème. Demain vous entendrez des gays et des lesbiennes qui viendront vous parler de leur vie. C’est une bonne occasion de leur poser vos questions". Un professeur américain de High School.

ENJEUX EN JEU ; QUELQUES NOTIONS CONNEXES :

 Trouvez la définition exacte aux termes suivants, il y a des "intrus" :

 xénophobie

 discrimination

 ségrégation

 racisme

 stigmatisation

 exclusion

 reconnaissance

 préjugé

 tolérance

 stéréotype

 

1/ ..................................... "Loyauté ou fidélité envers son groupe d’appartenance, accompagnée d’un jugement négatif et dévalorisant des autres"

2/...................................... "Opinion préconçue, parti pris avant d’avoir examiné toutes les données"

3/...................................... "Opinion toute faite qu’on applique indistinctement à tous les membres d’un groupe. Idée faite à partir de sa propre expérience concernant certains individus et généralisée à tout le groupe."

4/..................................... "Distinction, exclusion ou préférence fondée sur un motif et qui a pour effet de priver une personne ou un groupe de la reconnaissance ou de l’exercice des libertés ou droits de la personne."

5/................................. "Théorie, idéologie, ou système de pensée qui consiste à classer les êtres humains en race pour ensuite les hiérarchiser, établir la supériorité de certains groupes et justifier la domination, l’exclusion de ceux considérés comme inférieurs ou la purification ethnique". 6/................................ "Hostilité à tout ce qui est étranger".

7/................................ Reconnaissance publique, générale, effective, exprimée réellement par les institutions et par les moeurs, que la même quantité de respect et d’égards est due à chaque être humain, parce que le respect est dû à l’être humain comme tel et n’a pas de degré".

 

- ENSEIGNONS,
 Adam & Eve
 Adam & Steeve
 Pamela & Eve
 ON DOIT ADMETTRE LEUR EXISTENCE DANS NOTRE SOCIETE

 

Au lycée :

 Parler des stéréotypes sur les genres.
 Esquisser un corps masculin et féminin sur le tableau. Puis demander aux jeunes de librement et spontanément exprimer par écrit autant de stéréotypes sur le sexe, le genre masculin/féminin auxquels ces deux corps leur font penser.
 A partir de cette amorce vous pouvez discuter les réponses de chaque élève, répondre à chaque argument avec des contre-exemples tirés de l’actualité (articles de presse, photographies, extraits de vidéos...)
 Un débat peut s’engager en classe entre les garçons et les filles, lesquelles peuvent être susceptibles de remettre en cause nombre de stéréotypes de type machistes.
 Expliquer ensuite comment les stéréotypes, les traits attribués au genre masculin et féminin influent sur la perception des gays et des lesbiennes. Faire réfléchir les élèves sur ces relations, sur les liens entre sexisme et homophobie/hétérosexisme.

Au collège :

 Ecrire un "Manifeste" en classe afin d’impliquer et responsabiliser les étudiants sur les questions d’identité de genre et de sexe : masculin/féminin ; homme/femme.
 Faire travailler par groupe de cinq sur des sous-thèmes précis.
 Demander aux élèves de faire des recherches documentaires en classe.
 Rassembler grâce à des rapporteurs les réflexions et informations obtenues par chaque groupe.
 Organiser l’ensemble dans l’optique de la rédaction d’un Manifeste contre les Stéréotypes de genre qui sera "placardé" dans les espaces publics de l’établissement scolaire.
 Cette action pourra déboucher sur des débats avec d’autres classes ou des conférences auxquelles seront invités des spécialistes universitaires sur ces sujets (Voir le département d’études sur les questions de genre, à l’université de Rouen).

A l’école :

 Avez vous entendu des mots qui pourraient blesser des homosexuels ? qu’en pensez-vous ? que faudrait-il dire ? comment réagissez vous devant une personne qui dit du mal des homosexuels ?
 Que devriez-vous lui dire ? que faudrait-il entreprendre pour que les gens respectent les personnes homosexuelles ?
 Que savez vous des gays et des lesbiennes ?
 Présentez aux enfants des photographies de personnes célèbres, faites écouter des chanteurs connus, montrez des œuvres d’artistes fameux.... QUI SONT HOMOSEXUEL-LE-S
 Faites alors verbalisez les enfants, qu’ils puissent réagir, dire ce qu’ils en pensent, s’écouter les uns les autres ...
 L’objectif est de caractériser les homosexuels, montrer des gays et lesbiennes célèbres connus pour leurs talents politiques ou artistiques, leur caractère humain qui sont des exemples positifs.Il convient d’aider les élèves à s’affirmer, créer un climat et un espace rassurant pour les élèves dont les parents sont homosexuels. Le but de la séance est de rendre les enfants respectueux des personnes homosexuelles.

Ouvrage d’appoint pour construire son argumentaire :

 "La bisexualité", de Claude Aron, Editions Odile Jacob
 "L’un est l’autre"/ "xy, de l’identité masculine, d’Elisabeth Badinter, Editions Odile Jacob
 "Réflexions Gay", de Didier Eribon, Editions Fayard.
 "Le deuxième sexe", de Simone de Beauvoir

Pour le lycée : Eduquer pour le respect et l’égalité de tous

 

Nous présentons ci-dessous un ensemble de documents pour amorcer une réflexion dans la classe et débuter des recherches documentaires en vue de compléter les informations et les compréhensions des phénomènes sociaux en question. Les questionnaires qui suivent ont pour objectif de préparer une évaluation des connaissances acquises.

 DOCUMENTS :

 INTERVIEW DU CHERCHEUR AXEL KAHN
 Selon vous, les hommes appartiennent-ils à différentes races ?
 Au sens strict du terme les races humaines n’existent pas. A l’origine, nous sommes tous dérivés d’un petit groupe d’individus venus d’Afrique il y a 100 000 ans. Les Terriens sont donc tous cousins. La couleur de la peau correspond à l’adaptation au climat. La science nous permet de comprendre l’origine des différences physiques, mais nos convictions philosophiques et morales nous conduisent à affirmer que tous les êtres humains sont égaux en dignité et en droits.
 Les évolutions de la génétique conduiront-elles à la sélection d’embryons humains définis comme parfaits ?
 La notion d’embryon humain parfait comme d’homme parfait n’a aucune signification, et la génétique ne permettra donc jamais d’en obtenir. Il n’existe pas de gène de l’intelligence, de la bonté ou du sens artistique. Mais les scientifiques peuvent savoir si un embryon donne un garçon ou une fille. Il faut donc éviter que les parents puissent choisir à la carte le sexe de leur enfant.
 Des discriminations selon le code génétique sont-elles à craindre ?
 Le risque existe. On sait aujourd’hui que des personnes porteuses de certains gènes ont plus de risques d’avoir un cancer ou la maladie d’Alzheimer. Cette connaissance peut permettre de mieux les soigner. Mais cela pourrait aussi les empêcher de trouver un emploi ou de se faire assurer sur la vie. C’est pourquoi il est très important d’empêcher ce type de discrimination génétique. (Extrait d’Agir contre le racisme édité pour la semaine d’éducation contre le racisme)

 A SAVOIR : Après la révolution copernicienne ( la terre n’est pas seule dans l’univers, elle appartient à une galaxie), après la révolution darwinenne ( l’homme est le fruit d’une lignée, d’une évolution), après la révolution freudienne ( l’homme n’est pas complètement maître de lui-même), vient une révolution génétique qui risque de placer l’individu sous la coupe du scientifique. Il sied de barrer la voie au racisme génétique, de se garder de toute discrimination fondée sur les gènes.

 MELTING-POT : Le groupe Zebda à la croisée des cultures Issus d’origines et milieux différents, ce groupe de musiciens représente bien le rêve du "melting-pot" réussi. Magyd, Hakim, Joël, Pascal, Vincent et Rémi ont connu un large succès populaire dû vraisemblablement à la mixité de sonorités espagnole, française, jamaïcaine, anglo-saxonne, noire américaine. Le groupe est reconnu maintenant comme un groupe rock faisant partie du renouveau de la chanson française. On leur reproche parfois de ne pas être assez violents. Une certaine modération du ton qu’ils revendiquent. Ils se sont imposés comme règles de ne pas être populistes, sexistes, racistes, fascistes... Ce qui compte c’est dire les choses comme elles sont même si cela est plus compliqué. Le groupe s’implique dans la vie associative et une certaine idée de l’interculturalité. "Pour nous, l’intégration, elle se fait de toute façon. Les jeunes qui vivent et qui grandissent ici, ils sont d’ici".

 DANSE METISEE : Les spectacles de José Montalvo ( Chorégraphe d’origine espagnole, directeur de la compagnie Montalvo/Hervieu/Centre chorégraphique national de Créteil et du Val de Marne sont un "pied de nez dansant à toute forme de xénophobie". Ils portent le message du respect des différences avec un métissage des cultures et des styles chorégraphiques. Les danseurs sont français, chinois, antillais, ivoiriens, camerounais. La danse baroque côtoie le smurf ou le flamenco, Vivaldi et le rap. C’est un festival arc-en-ciel, l’éloge joyeux du cosmopolitisme qui vaut tous les discours sur le respect d’autrui...

 TESTING :
 Les testings réalisés par certaines associations anti-racistes prouvent qu’il est plus facile d’entrer dans des discothèques quand on est Blanc.
 Afin de prévenir ce genre de dérive ou délit de faciès, quelques professionnels de la nuit et des associations se sont engagés dans la rédaction d’une charte de bonne conduite.

 SPORT :
 Les racistes hors des stades Les clubs de foot tentent de plus en plus souvent d’interdire de stade leurs supporteurs racistes. Un mode d’intervention de type éducatif a été choisi.
 C’est ainsi qu’un clip diffusé sur un écran géant avant chaque match dénonce avec humour les préjugés racistes. On y voit un joueur algérien dérobant un ballon à un autre joueur alors que s’affiche le slogan : "les Arabes sont des voleurs". Le film se termine par une phrase laconique : "Malheureusement, certains de nos supporteurs le pensent" et montre les intéressés le bras tendu dans un salut nazi.

 TRAVAIL : Début 2006, la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour Égalité (la HALDE) déclarait recevoir en moyenne 10 réclamations par jour. Or, il s’avère qu’une grande partie de ces cas de discrimination se produisent dans le monde du travail. Les différents types de discrimination rencontrés au travail se répertorient de ma manière suivante : discrimination raciale ; discrimination sexuelle ; discrimination fondée sur la situation de famille ; discrimination fondée sur l’appartenance à une ethnie, une race ou une nation ; discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ; discrimination en raison de la grossesse ; discrimination fondée sur les mœurs ; discrimination en raison de l’état de santé ; discrimination fondée sur l’âge ; discrimination en raison de l’activité syndicale ; discrimination en raison de l’opinion politique ; discrimination fondée sur l’exercice du droit de grève : discrimination fondée sur les caractéristiques génétiques ; discrimination physique.

 MEMO : Les outils français de lutte contre le racisme

 La Commission nationale consultative des droits de l’homme fait des propositions depuis 1947 sur les projets de lois, de règlements ou sur les programmes élaborés par le gouvernement.
 Le haut conseil à l’intégration, depuis 1981, donne son avis et fait des propositions concernant l’intégration des personnes étrangères.
 Le parrainage pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes grâce à un médiateur ( depuis 1994)
 Depuis mars 2000, le 114 est un numéro de téléphone gratuit à la disposition des victimes et des témoins de discriminations.
 Le Groupe d’études et de lutte contre les discriminations analyse les discriminations dans les milieux de l’emploi, du logement et de la santé... Création en 1999.
 Les commissions départementales d’accès à la citoyenneté écoute et prend en charge les individus souffrant de discrimination, facilite l’accès à la citoyenneté.

 CONSEILS DE LECTURE ET D’ÉTUDE :

 L’idéologie raciste de Colette Guillaumin
 La domination masculine de Pierre Bourdieu
 Réflexions sur la question juive de Jean Paul Sartre
 Réflexions sur la question gay de Didier Eribon

 QUIZ :

Après quelques recherches en bibliothèques, dans les encyclopédies ou sur le web, barre les réponses fausses et justifie les en trois phrases :

1-l’antisémitisme désigne : - la haine des juifs -la haine des homosexuels -la haine des africains

2-la loi contre le racisme en France date de : -1972 - 1890 -1945

3-l’esclavage a été officiellement aboli en France en -1789 -1848 -1900

4-quel est le pourcentage de Français qui s’avouent "pas racistes du tout" : -65% -29% -10%

5-qui a lutté contre l’apartheid en Afrique du Sud ? : -Martin Luther King -Gandhi -Nelson Mandela

6-combien d’actes racistes sont condamnés en France : -environ 50 -environ 200 -environ 1000

7-quel est le jour consacré comme Journée internationale de la femme : -le 11 octobre -le 8 mars - le 1er mai

8-par quelle manifestation les homosexuels font-ils connaître leur désir d’être reconnu à égalité :
 la marche rainbow -le festival plurisexuel -la gay pride

9-quel pays a subi récemment une politique de "purification ethnique" ? : -l’ex-Yougoslavie -la Russie -l’Afrique du sud

10-quel étoile n’était pas portée sous le régime nazi : -l’étoile jaune -l’étoile rose -l’étoile zébrée

11-qu’est-ce qui permet de prouver que les races n’existent pas ? -les croyances religieuses -les discours philosophiques -les progrès de la science génétique.

 EXERCICES :

 Quels sont les risques de discriminations génétiques ? Pourquoi la notion de race n’est-elle plus génétiquement recevable ?

 Est-ce que la création artistique peut agir contre les discriminations et comment ?

 Quels sont les organismes publics de défense des droits humains pouvant œuvrer contre le racisme ? De quelle manière peut-on à titre individuel lutter et faire entendre sa voix contre la discrimination raciste ?

 Considères-tu la discrimination homophobe comme une forme de racisme ou d’intolérance ? Quels sont les ressorts de l’homophobie, à ton avis ? Quels sont les ressorts du sexisme ?

 Que peut-on dire de la notion de respect et d’égalité pour tous ? Réfléchis aux finalités de l’éducation dans une société respectueuse des différences individuelles. Quelle mesure éducative peut-on à ton avis adopter ?

 DISSERTATION :

 Indique comment à partir d’exemple précis comment peut et doit s’exprimer le respect des autres.
 Explique quels enseignements et dans quelles disciplines scolaires il est possible de développer cette thématique.

 THÈMES DE DISCUSSION ET DISSERTATION :

 la génétique et les risques de dérives eugénistes
 la notion de race, notion dépassée ou à repasser ?
 les déterminants des préjugés fondés sur les différences
 Dialectique ignorance/connaissance, crainte
 Discriminations et éthiques sociales, histoire et évolution
 Repérer les diverses formes de discrimination, fait social, représentation personnelle et sens...

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