Pédagogie universitaire : conseils méthodologiques pour les étudiants
Quelques conseils méthodologiques qui sont donnés à titre indicatif, comme des outils permettant de valider les unités d'enseignement dans les meilleures conditions. Ce sont des outils fabriqués et travaillés par des collègues, enseignants chercheurs. (Sources d'inspiration : P. Olry, M. Balcou, P. Clauzard)
Présenter un cas d'études en séance
Cela s'effectue avec l'accord de l'enseignant, autour du thème de la séance. Vous lui avez soumis préalablement vos projets de présentation et d'animation de la séance autour de votre étude de cas. La finalité est de permettre aux étudiants du cours d'écouter votre travail, d'interagir avec vous, de réfléchir aux questions soulevées et tenter d'y apporter des réponses. Cela produit une analyse sur la question générale qui fait l'objet thématique de l'unité d'enseignement. Le formateur à la fin de votre animation effectue des compléments d'information et des commentaires sur les propos échangés.
Vous devez porter attention à deux facettes de votre prestation qui agissent en complémentarité, la méthode d'analyse et la méthode d'animation.
-> La méthode d'analyse :
– Reconstituez les données du cas en étude en fonction de l'objectif et de la thématique du cours. Exposez ce qui s'est passé et objectivez-le, formalisez vos propos au moyen de schémas synthétiques ou de propositions verbales synthétiques.
– Construisez la critique de votre cas ou des références théoriques qui le sous-tendent, selon 2 ou 3 axes, qui peuvent être discutables.
– Recueillez les réflexions, les propositions, les solutions de vos collègues étudiants puis de vous-même. Organisez-les en termes de choix (au tableau ou sur un paperboard).
- > La méthode d'animation :
– Vous allez au cœur de la question à traiter en exposant les solutions (ou le projet) qui ont trait à la problématique de la séance. Vous vous situez dans une posture d'exposition.
– Vous mettez les étudiants en situation d'analyser des alternatives en situation de découverte. Vous vous situez dans une posture d'écoute et d'observation.
– Vous faites ressortir les éléments clés (selon vous) des conceptions qui sous-tendent les propositions et réflexions, qui seraient transférables à d'autres problèmes. Vous vous situez dans une posture de reformulation.
Présenter une revue de littérature sur une question vive ou un champ théorique.
Cela s'effectue avec l'accord du formateur et concerne la thématique du cours. Vous aurez à produire un grand travail de préparation et d'animation. Il peut être judicieux de combiner ce travail avec celui que vous avez à effectuer pour réaliser votre mémoire de Master 2. En bien des cas dans un travail de recherche ou d'initiation à la recherche, il vous faut effectuer dans une partie théorique un état des lieux, une revue de littérature sur le sujet du mémoire.
– Vous effectuez en bibliothèque des recherches à partir de mots-clés et sur l'Internet en appelant le moteur de recherche Google Scolaar.
– Vous préférez des articles scientifiques issus de sites reconnus comme Cairn. Info ouErudit.Org. Vous éviter de vous fier à des articles non vérifiés comme ceux présentés par Wikipédia.
– Vous pouvez vous documenter également auprès de sites institutionnels comme celui de l'institut de l'éducation (IFE) ou de sites reconnus comme le centre info, des Greta…
– Vous relevez les idées principales présentées dans les documents retenus et vous les organisez pour les rendre transmissibles auprès de vos élèves collègues étudiants selon des axes de présentation pertinents et rigoureux.
– Lors de votre animation pendant le cours, vous présentez un support visuel au moyen d'une vidéo projection d'un diaporama qui souligne des citations et des mots-clés en illustration de vos propos. Vous retracez l'état de la connaissance dans le domaine que vous traitez, vous le questionnez et posez des jalons de réflexion auxquelles vous soumettrez vos collègues étudiants pour conclure votre prestation.
- Pour conclure, vous synthétisez le débat au moyen de quelques termes clés...
Faire un compte rendu de séance, d'un cours de l'unité d'enseignement :
On peut très vite se proposer pour ce travail qui peut paraître simple. Toutefois, sachez qu'il réclame de vous une grande attention, car il convient de ne pas déformer les propos de l'enseignant ni ceux des étudiants. Il faut porter une grande attention à l'exposé même, au discours d'exposition du formateur et aux points de vue et aux prises de position qu'il va susciter en classe de formation.
– Trouver votre bonne place dans la salle : vous pouvez vous placer par exemple face à vos collègues afin d’être mieux en mesure d'entendre l'essentiel de ce qui se dit, tant en ce qui concerne le ton, l'intensité des voix que la pertinence des propos.
– Le recueil des notes : il doit être organisé pour vous permettre de disposer d'un déroulé du cours, des propos interactifs entre les formateurs et les étudiants ou de l'exposé d'un cas d'études. Il n'est pas souhaitable de l'enregistrer, car les étudiants comme les formateurs n'ont peut-être pas envie que leurs propos, leur oralité parfois hésitante soit fixés sur un disque dur. La prise de notes est préférable et moins chronophage que la transcription des propos enregistrés. Vous pouvez faire confiance à vos facultés de prendre note au vol ainsi qu'à vos facultés de mémorisation, à condition de revenir immédiatement sur le cours de retour à votre domicile. N'oubliez pas que l'exposé est déjà pré-mâché par l'orateur, avec ses implicites, ses pré-requis, etc. il faudra peut-être prévoir des éclaircissements.
– Le compte rendu lui-même : il comporte plusieurs parties. La première est constituée de l'exposé du cas et de ses articulations à la problématique de la séance, tels qu'ils sont présentés par l'animateur, ou bien constituée des propos interactifs échangés entre le formateur et les étudiants au sujet d'un thème, d'une résolution de problèmes… La deuxième partie consiste à retracer la dynamique et le contenu des débats. Il s'agit de relater les étapes par lesquelles le débat est passé et d'en saisir les articulations de pensée. La troisième et dernière partie propose une synthèse personnelle de la problématique de la séance en s’appuyant utilement par exemple sur quelques notions théoriques issues de la bibliographie.
– Votre compte rendu de séance peut être lu à la séance suivante et ainsi servir de mémoire et de moyen de tissage avec la séance à venir. Éventuellement il conviendra de raccourcir votre propos selon l'étendue de votre écrit. Le formateur pourra ajouter des compléments d'information et commentaires.
- Présenter une carte mentale sur les contenus du cours précédent
- Vous pouvez effectuer un tissage entre les cours en présentant une carte mentale (dite aussi carte heuristique) sur les propos du précédent cours, les éléments théoriques et les exemples pratiques et illustratifs.
- Vous présentez et expliquez en début de séance la carte mentale que vous vidéo-projetez.
- Effectuer une introduction du cours, une amorce motivante sur une thématique de cours
- Cela s'effectue avec l'accord du formateur et en fonction du prochain thème du cours de l'unité d'enseignement en question.
– En s’appuyant sur les procédures d'une pédagogie connectique, qui se base sur les ressources numériques apportées par le professeur et disponible grâce à l'Internet chez soi, vous êtes invités à visionner des vidéos illustratives de la problématique et d'en exposer le contenu aux autres stagiaires.
– Cela suppose un travail structuré de prise de notes et un travail de distanciation face à la vidéo de manière à pouvoir critiquer le film visionné.
- On peut employer la méthodologie suivante de vision de la vidéo, sur l'internet:
1- Visionner une première fois le film sans prises de notes
2- Visionner le film une seconde fois le film avec une prise de notes de mots clefs, de thèmes abordés, de concepts évoqués
3- Répondre par écrit aux questions suivantes : qu'est-ce que ce film m'apprend ? Qu'est-ce qu'il m'apprend de plus ? Quels sont les arguments et concepts développés ? Résonnent-ils avec d'autres éléments du cours et d'autres cours du cursus de Master 1 ? Résonnent-ils avec des lectures personnelles ? Qu'est-ce que je pense des concepts et arguments ? Font-ils sens ? A quoi peuvent-ils servir ? A quoi peuvent-ils me servir ?
Rédiger une fiche de lecture
– Il s'agit d'un exercice d'analyse et d'écriture. Cette fiche est autant destinée à approfondir vos connaissances qu'être diffusée à vos collègues.
Après accord avec le formateur sur l'ouvrage que vous traiterez ou sur l'article que vous étudierez, il convient particulièrement de veiller aux points suivants :
– Donner les références précises de l'ouvrage : nom de l'auteur, titre, éditeur, collection, édition, date, nombre de pages.
– Dire ce que vous savez ou ce que vous avez trouvé sur l'auteur : son titre, son lieu d'exercice professionnel, son parcours, les ouvrages ou articles déjà écrits, ses thématiques privilégiées...
– Souligner l'organisation de l'ouvrage ou de l'article : chapitre, référence bibliographique, index, etc.
– Préciser l'objet de l'ouvrage et son adossement à un ou des champs théoriques.
– Résumer le contenu de chacun des chapitres (ou des paragraphes pour un article) en quelques lignes et les questions qu'ils appellent chez vous.
– Effectuer une carte mentale / heuristique qui permette d'appréhender l'ensemble de l'article ou de l'ouvrage au niveau des idées principales développées.
– Choisissez le thème de l'ouvrage ou de l'article qui vous a le plus intéressé, exposez le point de vue de l'auteur, puis expliquez pourquoi le thème est pour vous essentiel. Commentez les propos de l'auteur, développez un avis critique, une réflexion et une réflexivité si possible (réflexion sur la réflexion)
– Donnez votre avis d'ensemble sur l'ouvrage (ou l'article) : clarté, qualité d'écriture, intérêts et limites, liens possibles avec d'autres ouvrages.
Conducteur complémentaire :
Réaliser des dossiers réflexifs de comprentissage qui revisitent l'UE en vous posant les questions mentionnées ci- dessous.
C'est un journal des apprentissages qui appelle une réflexion en profondeur sur ce que vous avez entendu et vécu en cours. Cela dépasse le simple bilan ou la simple critique sur ce que l'on aime ou pas de son vécu de cours. Il s'agit d'interroger les notions théoriques exposées en cours, les liens possibles ou non avec le terrain professionnel, les résistances ou difficultés à suivre, à entendre, à vivre le cours. Il s'agit de retracer la trajectoire personnelle face au cours en tentant d'approcher les transformations de ses représentations personnelles produites par le cours. On peut ne pas apprécier certaines situations du cours, ou propos du cours, mais tout l'intérêt est d'interroger ses pensées sur le cours, les raisons d'un embarras, d'un conflit psychique ou cognitif.
– Quels sont les échos du cours sur mon activité professionnelle, en quoi le cours produit-il quelques échos sur mon activité professionnelle ? (Question du quoi en faire )
– Qu'est-ce que je retiens des contenus du cours ? Qu'est-ce que je peux transférer des contenus du cours sur le terrain professionnel ? À quoi ce cours peut-il me servir? En quoi les théories exposées peuvent-elles m'être utiles ? (Question du quoi en faire)
– Ai-je bien appréhendé la signification des théories exposées ? Quels sont mes besoins de clarification ? Quels sont mes questionnements ? Que puis-je faire pour dépasser certaines incompréhensions ou sentiment de mauvaise interprétation des théories exposées ? (Question du quoi)
– Quel moyen puis-je me donner pour aller plus loin dans une compréhension pour l'instant partielle ? Comment utiliser les ressources disponibles sur le site Internet de l'enseignant formateur ? Comment me documenter? Comment m'autoformer ? Quelles recherches vais - je effectuer en bibliothèque universitaire ou sur des sites Internet recommandés (Question du que faire et comment)
– En quoi suis-je critique face aux exposés du cours, aux théories exposées ou vécues ? Quel avis puis-je développer sur les thématiques du cours, de l'unité d'enseignement ? (Question du quoi)
– Comment puis-je m'emparer des notions du cours, de l'unité d'enseignement, de façon à les comprendre et apprendre, de façon à les mémoriser, de façon à m'en servir pour plus tard ? (Question du comment)
- Quels liens théoriques ou pragmatiques puis-je effectuer avec d'autres enseignements du parcours de formation ? Quel tissage théorique est-il possible d'effectuer entre les cours ? Quelles controverses peuvent naître de diverses théories exposées dans le parcours de formation ? Quels liens est-il possible d'effectuer et pourquoi ? (Question de tissage)
Autres questionnements possibles, en TP (travaux pratiques) :
- Qu’ai je effectué en cours de travaux dirigé ?(Carte de réalisation)
- Comment ai-je fait ? Quelles procédures ai-je employées ? Quelles facilités ou points d’appui ? Quelles difficultés, quelles limites ? (Carte procédurale)
- Qu’ai-je ressenti ? Qu’est-ce que j'ai aimé faire ? (Carte sensible)
- Qu’est-ce que j'ai retenu ? (Carte mnésique)
- Qu’est-ce que j'ai compris ? (Carte de compréhension)
- Qu’est-ce que je pense des contenus du cours que je retiens ? (Carte critique)
- À quoi peut me servir ce que j'ai fait ou appris ? (Carte pragmatique)
- À quoi puis-je relier ce qui a été fait/retenu/compris ? (Carte heuristique)
Animer un débat de classe qui fasse le lien entre éléments théoriques de cours et activité /pratique professionnelle du terrain.
Retourner sur sa trajectoire en réalisant un portefeuille de compétences, une biographie d'apprentissage tout au long de la vie,
Utiliser la procédure de l'instruction au sosie pour travailler en binôme et en groupe les problématiques de recherche dans le cadre d'un cours sur l'initiation à la recherche universitaire.
Employer la procédure de l'instruction au sosie pour analyser une activité professionnelle, et rechercher des invariants opératoires et des singularités personnelles; modélisation en termes de genre et de style
Effectuer des enquêtes de terrain, des analyses de l'activité avec auto confrontations simples ou croisées
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