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Cours universitaires et travaux de recherche sur les questions d'apprentissage des jeunes et des adultes, science du développement humain, sciences du travail, altérités et inclusion, ressources documentaires, coaching et livres, créativités et voyages. Philippe Clauzard : MCF retraité (Université de La Réunion), auteur, analyste du travail et didacticien - Tous les contenus de ce blog sont sous licence Creative Commons.  

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SOMMAIRE DU COURS

- regards sur le multiculturel et l'interculturel 

- la pédagogie interculturelle 

- le management interculturel 

Le multiculturalisme qui se caractérise par le maintien du caractère distinctif des cultures multiples au sein d'une société est souvent opposé à d'autres évolutions telles que l'intégration sociale, la créolisation, l'assimilation culturelle ou la ségrégation raciale. Pour parler de multiculturalisme, les termes « creuset » ou « mosaïque culturelle » sont parfois employés4.

Multiculturalisme s’oppose à interculturalisme. Dans une société interculturelle les immigrés ou leurs descendants participent à l’ensemble des activités de la société d’accueil. Une intégration culturelle réussie nécessiterait l’abandon d’une partie de la culture d’origine qui ne serait pas compatible avec les valeurs de la société d’accueil.

Le mot « interculturel » comprend « inter » et « culturel » qui signifient « entre » et « culture ». La sociologie, la psychologie, l'éducation, le marketing, la résolution des conflits ou encore la philosophie étudient les phénomènes résultant de la rencontre de plusieurs cultures, ou « relations interculturelles ».

Selon Claude Clanet, le terme interculturel introduit les notions de réciprocité dans les échanges et de complexité dans les relations entre cultures.

Le phénomène interculturel est affaire de rencontres, du fait qu'il n'existe pas une culture mais des cultures, au sein desquelles parfois d'autres cultures coexistent et interagissent. Chaque pays, peuple, être humain, organisation possède une culture différente.

La culture peut comprendre différents éléments : Il y a la culture que chaque être humain possède (sa connaissance du monde, des autres, ses normes), la culture commune à un groupe de personnes (comme la culture française qui comprend son histoire, sa gastronomie, ses valeurs…) ou à une organisation.

L'intérêt du management interculturel est d'étudier les risques de conflits entre cultures différentes, les raisons qui expliquent les chocs culturels inter-groupes, et les mécanismes qui peuvent conduire à une meilleure compréhension et coopération entre les différentes parties impliquées.

L'interculturalité, c'est la rencontre de deux ou plusieurs cultures, plus ou moins violente, plus ou moins intense. Mais une rencontre interculturelle, avec ou sans barrière de langue (élément qui met un obstacle de plus à la compréhension entre les deux personnes, mais qui intensifie la relation interculturelle), est parfois très forte, pleine d'émotions. Ces expériences, rencontres avec l'Autre, avec l'altérité nous interrogent sur nous-mêmes et le monde. Se préoccuper de l'autre fait réfléchir sur soi. Nous sortons parfois enrichis de ces confrontations et des rencontres. « Le simple regroupement de personnes originaires de différentes cultures ne suffit pas à créer des apprentissages interculturels. […] L'apprentissage interculturel se produit lorsque surgissent des difficultés, des processus de différenciation, des antagonismes qui ne peuvent être perçus que progressivement et qui ne peuvent être surmontés qu'ensemble »5. Ainsi l'interculturalité demande un effort de chacun et non seulement d'une partie des protagonistes, sinon cela voudrait dire que la rencontre n'a pas lieu. La rencontre est forcément transformatrice et parfois même bouleversante. Ces efforts, à la fois de la société d'accueil et de l'immigré sont indispensables pour permettre une intégration culturelle réussie des immigrés. Certains sont fermés à la nouveauté parce qu'ils estiment inutile d'aller vers l'autre, en prétextant que cette démarche ne leur apportera rien. Ils craignent la confrontation, entre points communs et dissemblances, physiques également. Parfois ils sont conditionnés, de par les représentations familiales, sociétales ou les fantasmes qui nourrissent des peurs quelque peu archaïques. Nous allons pourtant vers l'autre plus volontiers à l'étranger que dans notre propre ville et pays. Dans un endroit nouveau, nous avons parfois besoin de demander à quelqu'un dans la rue, notre chemin, car nous ne connaissons pas les lieux. Le besoin fait aller vers l'autre, et une fois la conversation engagée, elle peut se prolonger. Dans un nouveau lieu, nous avons besoin de l'autre, s'il nous aide, nous en ressentons de la gratitude. Ici la relation interculturelle commence, par un échange. Avec l'autre, nous sommes incités à échanger, c'est cette richesse de l'échange qui fait la force d'une relation interculturelle. C'est dans la liberté d'aller ou non vers l'autre justement qu'une richesse d'échange s'élabore.

L'école est aujourd'hui un lieu où l'enfant va rencontrer l'Autre, l'altérité. C'est un lieu où il va être confronté à la différence, à des cultures autres que sa propre culture familiale. Il va devoir apprendre à respecter ces différences et comprendre que lui-même a une culture qui n'est pas un universel, et qui n'est pas non plus figée. La pédagogie interculturelle propose de limiter les effets négatifs que pourraient avoir les incompréhensions des uns et des autres, en valorisant cette différence pour que chacun puisse apprendre des autres, et que l'enfant lui-même puisse enrichir ses camarades. Ainsi, le professeur qui pratique ce genre de pédagogie essaiera de se décentrer et de proposer différents modèles, sans rester dans une vision ethnocentrique où c'est principalement la culture européenne qui est mise en valeur. Ainsi la classe devient le lieu où chaque enfant pourra s'exprimer et affirmer sa différence, en partageant avec les Autres. L'exemple des cours portant sur la culture religieuse enseignée au collège en est un parmi tant d'autres.

« L'éducation interculturelle est devenue une priorité pour les institutions européennes dans les années 1990 et 2000 »11. « Les approches interculturelles dans la forme scolaire se présentent à la fois comme un enjeu pour les « minorités », les migrants ou plus généralement l'ensemble des élèves, et comme un défi pour les autorités éducatives chargées de les promouvoir »12.

Les approches interculturelles en éducation visent généralement trois objectifs : « reconnaître et accepter le pluralisme culturel comme une réalité de société ; contribuer à l'instauration d'une société d'égalité de droit et d'équité ; contribuer à l'établissement de relations inter-ethniques harmonieuses »13.

Au niveau universitaire des rencontres interculturelles entre des étudiants de pays différents ont lieu afin de leur permettre de mieux connaître l'Autre. Cette démarche amène déjà à réfléchir sur sa propre culture, son positionnement, chaque étudiant pouvant avoir sa propre manière d'appréhender la culture de son pays.

Il semble important de mentionner aussi que dans l'éducation et la communication interculturelle les notions de majorité et de minorité ont toute leur importance et ce aussi bien au niveau culturel que langagier. L'altérité est une composante omniprésente dans notre société de multiculturalisme. On la trouve sous diverses formes, parfois inattendues : elle se trouve dans l’archipélisation de la connaissance qui tend à construire naturellement des passerelles entre domaines autrefois spécialisés et fermés sur eux-mêmes (neurochirurgie, bioéthique, etc). Elle se trouve également à l'école qui n'est pas seulement un lieu de conservation des savoirs mais est aussi un lieu (avec la famille) où se transmet le savoir vivant entre générations.

La communication interculturelle est l’étude de la communication interpersonnelle entre individus de cultures différentes. Celle-ci est plus précisément « un processus transactionnel, symbolique impliquant l’attribution d’une signification entre personnes de cultures différentes1 ».

Cette discipline, au confluent de plusieurs champs d'étude tels que la linguistique ou l’anthropologie, est née après la deuxième guerre mondiale aux États-Unis. Les travaux de Edward T. Hall sont les précurseurs de cette discipline. À partir des années 1960, un grand nombre de chercheurs se penche sur ce thème et ils produisent plusieurs théories. Celles-ci se regroupent selon deux grands courants de la psychologie interculturelle. Le premier est celui de la communication interculturelle comparative : les chercheurs comparent la communication au sein de cultures différentes. Le deuxième consiste en la communication interculturelle interactionniste : les chercheurs étudient la communication entre individus de cultures différentes. Certains auteurs proposent une classification de ces théories en cinq catégories qui se situent tantôt dans le courant de la communication interculturelle comparative, tantôt dans celui de la communication interculturelle interactionniste. Grâce à cette littérature, des programmes de formations relatifs à la communication interculturelle ont été développés. De plus, des chercheurs ont mis en évidence des compétences à mobiliser dans le cadre d’interactions interculturelles.

Le fait de devoir manager une équipe multiculturelle peut poser de nombreux défis. Selon un article publié sur le site de Courrier International, la plus grande difficulté réside dans la compréhension des différences culturelles qui s’expriment au sein de l’équipe. Chaque culture se manifeste par un ensemble de comportements spécifiques – même si tous les membres d’une culture donnée ne se comporteront pas de façon homogène. Des notions telles que le rapport à l’autorité ou à la hiérarchie, la façon de communiquer, la recherche d’un consensus etc. diffèrent parfois diamétralement d’une culture à l’autre. Une des principales difficultés pour le manager d’une équipe multiculturelle est donc de faire face à la nécessité d’adapter son comportement en fonction de ses interlocuteurs et de leurs cultures.

UN ESSAI : L’ÉDUCATION INTERCULTURELLE

Martine Abdallah-Pretceille, PUF, coll. Que sais-je., 3e éd. 2011
Un petit ouvrage mais extrêmement complet sur les enjeux et la pédagogie d’une éducation à l’interculturel indispensable dans un monde contemporain marqué par la pluralité des appartenances et des origines.

DEUX ROMANS ESSAI POUR UNE ENTREE DANS LA THEMATIQUE CONCRETE ET HUMORISTIQUE

TUPEURS ET TREMBLEMENT, Amélie Nothomb, Le Livre de Poche
Entre incompréhensions et contresens, de « bourdes » en erreurs, les péripéties d’une jeune Belge tentant de faire sa place dans une entreprise au Japon.

Un anthropologue en déroute, Nigel Barley, Payot
Ou comment au Nord Cameroun, celui qui partait pour observer, se retrouve au centre des regards ; une vraie rencontre, à double sens !

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